« Désobéissance civile à Bamako : paralysie totale », titre Maliweb, qui revient sur la situation de ces derniers jours… « Hommes comme femmes, tout le monde n’avait qu’un slogan ‘Aba IBK et son régime’ ». Venus de Bamako et de certaines villes du pays, les manifestants s’étaient réunis pour une seule chose : « Obtenir la démission d’IBK ». Pour ce faire, certains messages étaient lisibles sur les pancartes : « C’est fini pour IBK et son régime, vive le Mali » ; « on ne ment pas à son peuple, on lui doit vérité et transparence ».

IBK annonce une « dissolution de fait » de la cour constitutionnelle, rappelle de son côté Jeune Afrique qui revient sur les évènements du week-end. « L’intervention du président malien a eu lieu alors que durant la journée, le gaz lacrymogène et les crépitements d’armes s’étaient emparés du quartier Badalabougou. Au lendemain des arrestations d’Issa Kaou Djim, de Clément Dembélé et de plusieurs autres membres du mouvement dit du 5 juin, les leaders de la contestation ont tenté d’organiser un point-presse au siège de leur coalition. Mais les forces de l’ordre ont dispersé la foule avant de s’en prendre aux locaux de la coalition, qui est aussi le siège de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko. Chez les manifestants, la tension est montée car ces derniers craignaient que les forces de l’ordre ne l’arrêtent. Une foule s’est alors rendue sur place pour barricader les lieux afin de protéger l’imam. »

De son côté Malijet revient sur l’appel au calme de l’imam Dicko.

« Je demande encore une fois à la jeunesse malienne de faire preuve de retenue et de calme, nous pouvons vraiment trouver et obtenir tout ce que nous cherchons (par) la patience, (par) les bonnes manières », a dit l’imam Dicko, à l’Agence France Presse, peu de temps avant de prendre la parole devant des fidèles à l’occasion des funérailles de Bamakois tués dans les violences. Un appel au calme réitéré quelques heures plus tard… « Je demande à tout un chacun de garder son calme, d’aller vraiment vers une situation d’apaisement et non de violence ». « Nous devons faire preuve de retenue, mais la lutte continue », conclut l’imam Dicko.

NewsletterRecevez toute l’actualité internationale directement dans votre boite mail

Une situation tendue que commente également la presse burkinabè.

« Le Mali est à la croisée des chemins et la répression dans le sang des manifestants, n’est pas la solution », prévient Le Pays  « Bien au contraire, une telle option de la part d’IBK, peut amener la rue, aidée de frustrés et de putschistes tapis au sein de la grande muette, à marcher sur le palais de Koulouba pour en déloger son locataire du moment. Attention donc au syndrome Moussa Traoré, du nom de cet ancien président malien déposé pratiquement par la rue en 1991. ».

« C’est un week-end insurrectionnel qu’ont vécu les Bamakois », estime de son côté l’Observateur Paalga. « Cette situation insurrectionnelle a douché l’optimisme de ceux qui pensaient que l’opposition, en même temps que la revendication d’une démission immédiate du président IBK, avait abandonné les manifestations de rue pour privilégier une sortie de crise par la négociation. Il semble que non, et la montée de la fièvre sociale est symptomatique de la forte pression que le Mouvement du 5-juin met sur le pouvoir pour qu’il se plie à ses exigences… C’est véritablement un bras de fer que l’imam Mahmoud Dicko a engagé avec le président IBK et dont il est difficile de prévoir l’issue ».

Enfin, le Monde Afrique, revient sur les causes de la révolte…

Pour le Monde Afrique, la coalition « canalise une multitude de mécontentements dans l’un des pays les plus pauvres du monde : mécontentement contre la dégradation sécuritaire et l’incapacité à y faire face après des années de violence, le marasme économique, la défaillance des services de l’État, ou encore le discrédit répandu d’institutions suspectes de corruption. »

RFI