Après  l’installation des Gouverneurs dans les différentes régions non opérationnelles de notre pays, le Gouverneur de Koutiala et son Chef de Cabinet sont rentrés chez eux (Bamako) pour y rester. Pour dénoncer et exiger leur présence effective, le Collectif des Régions   Non Opérationnelles (CRNOP), a organisé le lundi dernier  un meeting au cours duquel  il donne  soixante-douze (72) heures au Gouverneur pour regagner la ville.

Il s’agissait pour le collectif à travers ce meeting de dénoncer l’absence du Gouverneur et son Chef de Cabinet à Koutiala depuis leur prise de fonction, suscitant par la même occasion divers problèmes aux différents directeurs régionaux nommés à Koutiala.

Le meeting s’est tenu au rond-point Zanga Coulibaly, en présence de Memba Coulibaly, président  du Collectif des Régions  Non Opérationnelles (CRNOP); M. Dramane Sanogo, vice-président; M. Lassina Danzié Bengaly, président de la Jeunesse de Koutiala; la coordination des chefs de villages et quartiers et des personnes ressources; de la jeunesse et plusieurs autres invités.

Dans leurs interventions, les conférenciers ont rappelé : «le cercle de Koutiala érigé aujourd’hui  au statut région non opérationnelle est le fruit de leur combat quotidien et que leur corporation ne restera jamais en marge dans la gestion pour le développement de la ville de Koutiala».

Aucun service administratif, signale-t-il, ne peut s’effectuer sur place à moins qu’il ne soit envoyé à Bamako par ‘‘Diarra Transport’’. Cette absence crée divers problèmes aux différents Directeurs régionaux nommés et qui sont déjà sur place.

« Ainsi, constatent-t-ils, depuis la nomination des Gouverneurs de Koutiala, de Bougouni, de Dioïla et de Nioro, certains ont regagné leurs régions pendant que d’autres, dont celui de Koutiala demeure toujours à Bamako pour raisons personnelles ».

Cela   a agacé le Collectif du cercle de Koutiala.

Ainsi, le 16 septembre 2019, des meetings de protestations  ont eu lieu pour barrer les routes pour exiger la présence effective des gouverneurs récalcitrants.

C’est ainsi  qu’ils ont été reçus par le Gouvernement malien pour négocier.

Les autorités maliennes leur avaient rassuré de l’arrivée des gouverneurs  qui avaient d’ailleurs prêté leurs serments.

D’ailleurs,   « un serment déjà prêté signifie que la personne est déjà engagée à travailler mais   de cette date à nos jours, le gouverneur est toujours cloitré à Bamako. Aucun service ne peut être effectué à Koutiala, à moins qu’on envoie par un moyen de transport à Bamako. Pendant que le gouvernement malien a dépensé plus de 2 milliards de FCFA pour l’installation de ces Gouverneurs».

Selon les conférenciers, tous les autres Gouverneurs dont celui de Bougouni sont présents dans leurs régions, sauf celui de Koutiala pour des raisons personnelles.

«Nous demandons au gouverneur  de Koutiala de rejoindre son poste dans soixante-douze (72) heures, passé  ce délai, nous allons user de tous nos moyens pour le faire venir ou le  faire remplacer. Il sera payé de nos impôts, donc  il n’est pas mieux que nous», ont-ils menacé.

Mieux, le collectif a aussi souhaité la nomination des gouverneurs des régions de Kita, de Nara, de San, de Bandiagara et de Douentza, d’ici la fin de ce mois et le découpage administratif de toutes les régions dès la mise en place du Conseil National de la Transition (CNT).

Il faut aussi noter que depuis sa nomination, aucun ordre de mission d’un des directeurs régionaux à titre d’exemple ne peut être visé à moins qu’il soit amené à Bamako chez le Gouverneur.

«Parmi les neuf (09) Directeurs régionaux nommés, seuls, deux (02) ont eu leur décision de prise de service parce qu’ils sont allés les chercher auprès du Gouverneur à Bamako. il s’agit de l’agriculture et de la protection des végétaux. Ces Directeurs n’ont ni bureau, ni logement et ceux qui sont logés, le sont à leur frais», ont-ils ajouté.

Les conférenciers diront enfin : «  face à l’absence du Gouverneur et les difficultés que vivent les directeurs régionaux, et pour le développement de Koutiala une localité qui contribue significativement à l’économie, le Collectif des Régions Non Opérationnelles (CRNOP) sollicite l’implication des autorités pour que le gouverneur puisse regagner son poste (Koutiala) dans un bref délai.

«Le développement de la capitale de l’‘‘or blanc’’ est un atout majeur non seulement  pour la jeunesse de ladite ville, en termes de l’employabilité mais aussi  pour tout le Mali».

PAR ABDOUL KARIM SANOGO

NOUVEL HORIZON