Dans une lettre ouverte, le maire de Ouenkoro, dans la région de Mopti, interpelle le président de la République et l’invite à être « le premier soldat pour la sécurité des personnes et de leurs biens ». Cette interpellation, qui intervient une semaine après l’attaque meurtrière contre le village de Sobanou, se fait au même moment où le Haut Conseil Islamique dénonce « un risque d’instrumentalisation » de la crise malienne en donnant des dimensions religieuses. Pour le Secrétaire général de l’organisation musulmane, « ce qui se passe au Centre du pays n’est nullement un problème entre les religieux du Mali ».

Ces différentes réactions font donc suite à la recrudescence de l’insécurité au Centre et au Nord du pays. Au moins une douzaine de civils et 3 militaires ont été tués ce weekend lors des attaques perpétrées par des individus armés non identifiés.

Un détachement de l’armée malienne en mission d’escorte civile de retour est tombé ce dimanche dans une embuscade entre Tonka et Niafunké dans la région deTombouctou. Le bilan est d’un soldat tué, un autre blessé et une moto des assaillants saisie. Au même moment, deux gendarmes ont trouvé la mort dans l’explosion de leur véhicule à l’entrée du nouveau poste de FAMAS à Sokolo dans le cercle de Niono, région de Ségou. Ces informations ont été confirmées par l’armée malienne.

Mopti, le village Djombo Sarré, de la commune de Doucombo, cercle de Bandiangara a été attaqué ce dimanche par des hommes armés habillés en tenues Donso. Le bilan de l’assaut est de 5 morts, 4 blessés dont 2 enfants de moins de 2 mois et d’importants dégâts matériels. Selon des sources locales, le maire de la localité s’est rendu sur les lieux. Après avoir constaté les faits, il a ordonné l’enterrement des victimes et l’évacuation des blessés sur Bandiangara et Mopti.

Pendant ce temps, un check point vient d’être installé à Somadougou, localité située à moins de 30 kilomètres de la ville de Sévaré dans la région de Mopti. L’information a été confirmée par les autorités locales. Ce poste de contrôle serait sous le contrôle des jeunes armés de la zone.

Ces violences interviennent alors qu’une « réunion de haut » niveau du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation a débuté cet après midi à Bamako. Si on ignore les conclusions qui sortiront de cette rencontre, les réactions se multiplient après les évènements de Sobanou, ce village victime d’une violente attaque terroriste survenue il y a dix jours dans la région de Mopti.

Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, le maire de Ouenkoro, ancien candidat à la présidentielle demande au chef de l’Etat d’être « le premier soldat, en vue de sécuriser les populations et leurs biens ». Car selon lui, après plusieurs décisions, la situation reste tendue.

Cheich Harouna Sankaré maire de la commune de Ouenkoro :

Les responsables du Haut Conseil Islamique, quant eux, demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités afin d’identifier les auteurs des actes d’insécurité. Cette déclaration intervient après les récentes attaques au centre du pays. Selon eux, ce qui s’est passé à Sobanou n’est ni une question des chrétiens ou des musulmans. Ils regrettent que le président de la République se soit rendu sur les lieux avec des leaders chrétiens sans le Haut Conseil Islamique.

Mamadou Diamoutani, Secrétaire général du Haut Conseil Islamique

Source: studiotamani