De sa constitution en 1960 à aujourd’hui, l’armée malienne est passée d’une période de gloire avec une puissance affirmée et démontrée, à un moment de longue hibernation, voire d’incertitude. Aujourd’hui elle tente de renaitre de ses cendres. Analyse et décryptage suite à la page 5 J amais, mon armée n’a été vaincue, ni à l’interne ni à l’externe.

Cette boutade, de l’ancien président, le général Moussa traoré, donne à comprendre aujourd’hui deux images majeures de l’armée malienne. etant entendu que le général président est un acteur de notre armée dès les premières heures de l’indépendance. il a présidé aux destinées du pays de 1968 à 1991. une démarche diachronique permet de mieux décrypter cette réalité. CRÉATION Au commencement étaient les tirailleurs ‘’Maliens’’. Le premier noyau de l’armée malienne a été constitué de tirailleurs ‘’maliens’’. deux groupes ont été concernés : les transférés et les appelés. Les éléments du soudan transférés le 1er octobre 1960 et ceux hors du Mali, les appelés. Quand ces derniers ont été appelés, la quasi-totalité a opté pour le Mali. parmi les transférés, l’on cite entre autres : lieutenant ibrahim Mahamane dicko ; lieutenant Hamala Kéita ; souslieutenant Beidi diallo. Le capitaine pinana drabo était le plus gradé des transférés. A l’époque le Bataillon de ségou commandait tombouctou. il est aussi la première unité de l’armée malienne, même si pailleurs le Bataillon Autonome du soudan Occidental (BAsO) existait déjà à Kayes. il est à préciser que celui-ci relevait du colon. La première ossature de l’armée malienne fut constituée par les recrues, les tirailleurs, de 158-1959. Le vrai recrutement national remonte à 1965-66. Dans le contexte de l’indépendance L’existence d’une armée malienne véritablement nationale remonte à 1960, avec la proclamation de l’indépendance du pays. Le 1er octobre 1960, la décision de la création d’une armée nationale a été prise par le Gouvernement du président Modibo Kéita. Aussi, l’appel historique du capitaine sékou traoré en atteste-t-il. en tout cas il jette les bases. Modibo Kéita signe le décret n°12 ter-pGM le 31 août 1960. il place l’etat major de l’armée du Mali au soudan sous le commandement du capitaine sekou traoré. il nomme en outre le capitaine pinana drabo en qualité de commandant du bataillon malien en république soudanaise. Ce décret du 31 août 1960, outre la nomination du commandant du bataillon malien, précise la composition des membres de l’etat Major en république soudanaise. Les deux premiers articles ci-dessous en sont explicites : Article 1er – Le Capitaine pinana drabo est nommé commandant du bataillon malien en république soudanaise. Article 2 – L’etat Major en république soudanaise se compose comme suit : le capitaine sékou traoré, chef d’etat Major, le capitaine thiémoko Konaté, le lieutenant demba diallo, le lieutenant Malick diallo, le sous-lieutenant Bougary sangaré. Mais en fait, après tout, la date retenue est celle du 20 janvier 1961. Ce jour-là, le premier président du Mali indépendant, Modibo Kéita déclaraitsolennellement et officiellement l’évacuation de toutes les bases militaires par les militaires colons. Cette date consacre donc le départ du dernier soldat d’occupation. Le premier noyau de l’armée malienne serait constitué majoritairement des personnels en poste en Algérie. La deuxième guerre mondiale avait pris fin, celle d’indochine aussi (en 1954 ?). La France métropolitaine avait alors destiné et redéployé son potentiel de combattants ‘’tirailleurs sénégalais’’ en Algérie. et comme les indépendances furent accueillies comme de la liberté dans les colonies, notamment au Mali voisin, le général Abdoulaye soumaré, alors chef d’état-major général des armées maliennes, n’eût aucune difficulté à mobiliser ces soldats maliens. Même s’il demeure difficile de préciser combien étaient-ils. A ce noyau essentiel, s’ajoutent des tirailleurs qui étaient encore dans les dédales du retour ou de la retrouvaille du pays d’origine et ceux déjà arrivés au bercail mais dont la volonté guerrière était encore manifeste, surtout au compte et au profit direct des leurs. il y a également d’autres qui étaient venus passer un congé ou une permission pour quelque motif au pays mais à cause de la survenue de l’indépendance, ne pouvaient ou ne voulaient plus retourner dans leur unité coloniale. parmi les plus connus de ce beau monde, l’on cite, entre autres, Kélétigui et pinana drabo, sekou Konaté, sekou traoré, issa Ongoiba, Moussa traoré, Ousmane Coulibaly, sans bien sûr oublier le général soumaré. Au départ du colon, seul le bataillon autonome du soudan occidental (BAsO) existait comme tel. il était alors composé de soudanais et sénégalais basés à Kayes. tous ceux, très nombreux, morts ou encore vivants n’ayant pas été ici cités, nous en excuseront. nous n’oublierons jamais que leurs sacrifices et leur engagement ont permis le Mali d’aujourd’hui. A tous, tout honneur et reconnaissance dus. Après le référendum du général de Gaul en 1958, les indépendances ont commencé pour les Africains. L’on rappelle que beaucoup de personnels noirs, notamment les cadres officiers étaient disséminés çà et là en Afrique, dans les colonies françaises. Mais, même indépendants, les armées nationales des etats ne pouvaient se constituer qu’avec des soldats africains nationaux. L’on ne sous-traite ni ne délègue da défense nationale. Modibo Kéïta, le 15 février 1959, fit appel au capitaine pinana drabo en poste au compte de l’armée française à tananarive (Madagascar). Au Mali, le capitaine drabo se met à l’œuvre pour la constitution du tout premier noyau de ce qui est désormais l’armée nationale du Mali. il est assisté alors les capitaines Kélétigui drabo, sékou traoré et le lieutenant Balla Koné dont l’ecole de la gendarmerie de Faladiè porte le nom aujourd’hui. Après la constitution du premier noyau, l’armée malienne s’est attelée à la tâche. Formation et équipement du personnel lui ont assuré efficacité dans la gestion de la première rébellion déclenchée le 29 novembre 1963 dans le nord du pays. dix ans plus tard, elle jugulait avec facilité un conflit frontalier alors qu’elle entamait l’âge de sa puberté. dix autres ans plus tard, alors qu’elle est désormais mature, elle gagne – le temps d’un hiver- un autre conflit frontalier. et depuis, beaucoup de supputations à son sujet surtout s’agissant crises internes. Que s’est-il passé, que se passe-til ? sans justifier, il s’agit de contribuer à faire comprendre au peuple afin de mieux le mobiliser. D.K

Source: Le clairon