Le 12 octobre dernier, la CMA s’est fendu d’un communiqué déplorant l’interpellation par Barkhane de monsieur Siguidi Ag Madit élu local, chef de tribu et Coordinateur du bureau régional de la CMA à Ménaka. Ce monsieur a d’ailleurs été très rapidement libéré par Barkhane.

 

On peut retenir que la CMA s’émeut de la forme sans véritablement s’intéresser au fond de cette intervention. La forme est militaire voire policière et est établie dans tous les pays sans choquer personne. Sur le fond, la déclaration de la CMA pose question. En effet, c’est au nom de son statut de « grand dignitaire de la région » que la CMA conteste l’arrestation de son représentant. Si on comprend bien ce statut agirait donc comme une protection, dont le citoyen « ordinaire » n’aurait pas la chance de bénéficier. Voilà un procédé qui interroge.

Rappelons, même si c’est un secret de polichinelle pour tout le monde, que l’honorable monsieur Siguidi Ag Madit est le père de Mohamed Ag Siguidi, tout récemment libéré des prisons bamakoises en échange de Soumaïla Cissé et de trois otages occidentaux. Cet individu, comme d’autres d’ailleurs, a œuvré contre la paix au Mali et a simplement échappé à son jugement pour les raisons que l’on connaît…

Dans ces conditions on comprend mieux que, tant les FAMa que Barkhane, puissent s’inquiéter du retour du fils prodigue et dont on ne sait s’il est revenu à des intentions plus raisonnables.

Sans vouloir n’offenser personne, le dicton « tel père, tel fils »ne pourrait-il pas devenir « tel fils, tel père » ?

Il suffit de voir la liste fournie par la CMA des matériels (dont armement et munitions) et de l’argent (9 millions de CFA tout de même) saisis chez monsieur Siguidi Ag Madit. Tant nos FAMa que Barkhane sont en droit de prendre les précautions nécessaires à la protection des populations et cela même si la CMA doit s’en offusquer. Cette dernière affirme participer à la pacification de la région de Ménaka, ce qui est louable, elle devrait donc comprendre que, comme le disent nos FAMa, la confiance n’exclut pas le contrôle.

Idrissa Khalou

Twitter : @IKhalou

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