Pendant que le président de la République réaffirmait l’attachement du gouvernement malien à l’Accord d’Alger en proposant par la même occasion un échéancier entre Maliens sur certaines de ses dispositions, le mouvement sécessionniste, dans une déclaration rendue publique pour la circonstance, a annoncé se retirer du dialogue national inclusif, tout en évoquant ‘’l’évidence  de la volonté unilatérale’’ du président de vouloir le retoucher.

 

En effet, IBK, dans son adresse à la nation à l’occasion du 59e anniversaire de l’indépendance du Mali, a laissé entendre : « Je tiens à réaffirmer l’attachement du gouvernement malien à cet Accord, quitte à en discuter certaines dispositions. L’essentiel étant d’en conserver l’esprit. » Et si le président IBK n’a pas cherché à motiver sa décision, tout laisse croire qu’il voulait juste rendre applicable un Accord qui a intrigué la majorité des Maliens depuis sa signature en 2015, alors que le retour de la paix au Mali dépend de son application. La CMA en veut au président, selon son porte-parole, Moussa Ag Attaher, de « vouloir revoir certaines dispositions de l’Accord en ouvrant le dialogue national inclusif à tous ceux qui ne jurent que par le rejet ou la relecture de cet Accord ».

Ces attaques ont suscité beaucoup de questionnements et d’interrogations. En effet, ils sont nombreux aujourd’hui ceux qui, contrairement à la force conjointe G5 Sahel qui a accusé Ansarul Islam d’être derrière ces deux attaques, estiment que la CMA a joué un rôle déterminant aux côtés de Jafar Dicko. D’ailleurs, le mouvement Ansarul Islam, habituellement sur le territoire burkinabé, n’a pas revendiqué les attaques.

Faisant 38 morts du côté des FAMa, selon le ministre de Défense et des Anciens combattants, Général Dahirou Dembélé, ces attaques sont la réponse  au message du président IBK. Les séparatistes qui n’ont jamais abandonné l’idée de voir un Mali fédéral, à défaut d’être divisé, laissent comprendre au président de la République que toucher l’Accord d’Alger est synonyme de la reprise des hostilités. Et apparemment, la CMA peut compter sur ses amis, autres que les terroristes.

En effet, d’aucuns doutent de la moralité de certains qui se disent amis du Mali. Aux yeux des Maliens, c’est  cette puissance étrangère qui serait derrière tous les maux d’un pays déjà fragilisé par la pauvreté et la guerre qui lui a été imposée. Des rescapés des attaques murmurent également qu’ils n’ont été attaqués par des djihadistes, mais par des individus qui ont des intérêts à la situation actuelle du Mali. Des sources nous confirment également que la force française, Barkhane, aurait sillonné à plusieurs reprises la zone en question.

Bill Carson

La Preuve