Le ministre Guindo réussit une catharsis sociale Les adrénalines des populations de Bandiagara, Bankass et de Koro étaient remontées il y a deux semaines contre la présence des forces onusiennes dans leurs localités. Du coup, elles avaient dégainé et réclamé le départ des casques bleus de leurs terroirs. Ces populations ont dénoncé « l’immobilisme et la complicité » des forces internationales dans la sécurisation de leurs terroirs.


Face à cette situation et en tant que fils de cette localité, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, non moins président de la Codem, Houseïni Amion Guindo, a été dépêché par le Président de la République pour éteindre ce feu dont les étincelles commençaient à se sentir à Bamako. Et c’est une véritable catharsis sociale réussie par l’enfant béni de Bamba. Car, après plusieurs rencontres avec les forces vives de ces localités, tout est finalement rentré dans l’ordre. Et c’est désormais la paix des braves entre populations et casques bleus.
En acceptant d’aller dialoguer avec ses frères du pays dogon, Poulo avait à l’idée que la pire réconciliation vaut mieux que la meilleure des guerres. Sans aucune prétention, il a accepté cette mission du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Car, il se sent aussi concerné par la situation. Dieu et les bénédictions aidant, de Bandiagara à Koro en passant par Bankass, son message a été bien perçu. Aujourd’hui, l’enfant de Bamba est un homme comblé. Pas pour lui, mais pour les siens qui vont pouvoir vivre en harmonie avec les forces onusiennes et se consacrer à l’essentiel. C’est-à-dire la paix et la sécurité dans leur terroir.
Parlant sans langue de bois, le ministre Guindo a mis chaque partie devant ses responsabilités. Autant il a appelé la Minusma à se conformer à son cahier de charges qui prévoit une étroite collaboration avec les autorités administratives, sécuritaires et politiques de notre pays, autant il a expliqué à ses parents que nous ne devons compter que sur nous-mêmes pour résoudre cette crise.
Pour répondre à ce déficit de communication autour de sa présence, la force onusienne a opté pour les grands forums dans les 3 cercles concernés. L’objectif étant de faire en sorte que chaque habitant puisse se faire une idée des attributions de la Minusma qui, en réalité, ne dépend pas des hommes sur le terrain, mais plutôt de tous les Etats du monde. Outre cet engagement, la Mission onusienne a décidé non seulement de réparer urgemment le pont endommagé entre Bandiagara et Bankass, mais aussi de doter la ville de Koro d’une maison des jeunes digne de ce nom.
En termes de collaboration, la Minusma, par la voix de Brou Djekou, chef de bureau régional de Mopti par intérim, a rassuré la population du pays dogon sur sa volonté d’aller à un renforcement des liens avec l’ensemble des acteurs. Pour soulager les populations, le chargé de projet qu’il est a promis de venir au secours des populations en général et des femmes en particulier avec des projets de développement. Ainsi, les FAMa, les préfets, les sous-préfets, les maires, les chefs de village et les jeunes seront désormais des interlocuteurs directs de la Minusma sur le plan local.
A la fin de ce périple qui a permis d’aplanir les incompréhensions, Houseïni Amion Guindo s’est dit honoré par la marque de considération des forces vives du pays dogon envers sa modeste personne. Abordant dans ce sens, Brou Djekou et le Général Saïbou Maïga, chef des opérations militaires de la région militaire de Mopti, ont tous salué le leadership du Ministre Guindo qui a permis de dénouer cette crise dont les échos avaient commencé à entacher la crédibilité de notre pays sur le plan international. Pour assister les populations dans cette douloureuse épreuve qu’elles traversent, Houseïni Amion Guindo a fait don de la part du gouvernement de 15 tonnes de riz et 5 forages équipés aux 3 cercles. Appréciant ce geste, en plus de la disponibilité de l’enfant du terroir, les forces vives de Bandiagara, Bankass et Koro l’ont vivement remercié. Comme quoi, l’absence de réconciliation n’est que source d’amertume et d’opportunités ratées.

Youssouf Bamey