Les initiatives sont en cours pour la reprise des travaux de cette structure primordiale dans le processus de paix. Les derniers développements sur le terrain incitent les parties prenantes à se serrer les coudes pour combattre les ennemis de la paix

En septembre dernier, la 38è réunion du Comité de suivi de l’accord (CSA) devait se tenir à Kidal, mais elle a été annulée à la dernière minute. D’après un communiqué du président du CSA à l’époque, l’Algérien Ahmed Boutache, la session a été annulée «pour des raisons d’État impératives».
En réaction, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a publié un communiqué à la date du 16 septembre 2019 dans lequel elle a dénoncé la «décision d’annuler la tenue du CSA à Kidal sur la seule demande de la partie gouvernementale». Par conséquent, elle a demandé une «réunion urgente et avant toute autre étape avec la communauté internationale et les autres parties de l’accord dans un lieu neutre pour clarifier l’ensemble des questions pendantes notamment la «raison d’État impérative» qui a motivé l’annulation de la 38è session du CSA, afin de procéder à une évaluation transparente de la situation actuelle et de la gouvernance de l’accord».

Depuis presque trois mois, les membres du CSA n’ont pu se réunir pour discuter de quoique ce soit. En conséquence, la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali est au point mort. Pour débloquer la situation, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a rencontré samedi dernier des responsables de la CMA.
Si rien n’a filtré officiellement de cette rencontre entre le chef de l’État et la CMA, elle est intervenue quarante-huit heures après une déclaration des membres du Conseil de sécurité des Nations unies dans laquelle ils ont affirmé que la «mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a besoin d’être accélérée». Pailleurs, ils ont exprimé «leur profonde préoccupation devant la situation sécuritaire et humanitaire au Sahel» et ont souligné «l’importance d’une mise en œuvre intégrale, effective et inclusive de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali».

Les membres du Conseil de sécurité ont aussi noté avec beaucoup d’impatience que, malgré certains progrès, il restait encore beaucoup à faire pour mettre en œuvre les dispositions clés de l’Accord. Ils ont donc exhorté les parties maliennes à accélérer cette mise en œuvre.
Dans leur déclaration, les membres du Conseil de sécurité ont également salué les récentes mesures prises par les pays du G5 Sahel vers l’opérationalisation de leur force conjointe et les ont encouragés à veiller à ce qu’elle continue d’avancer dans cette direction «afin de démontrer des résultats opérationnels concrets accrus».
En outre, ils se sont félicités des contributions versées ou en cours de versement à l’appui de la force conjointe du G5 Sahel, et ont exhorté les partenaires qui ne l’avaient pas encore fait à honorer leurs engagements.

Madiba KEITA

Source: L’Essor-Mali