Il y a un an et quelques jours, le 22 mars 2012 un coup d’une farce géante a fait perdre au Mali les 3 régions du nord et permettre au MNLA de faire une déclaration d’indépendance et à Ansardine d’appliquer sa Charia raciste et esclavagiste, avec son lot de saccages, de vols, de pillages, de viols, d’enlèvements, d’exécutions sommaires et d’exactions multiformes sur des populations maliennes du nord du pays, abandonnées par les pouvoirs publics et livrées à eux-mêmes.

Junte de Kati

Junte de Kati

Au delà de cet aspect indiscutable et visible du coup de force, il serait utile qu’on évalue clairement pour le Mali le coût financier de cette stupide et inutile opération d’attaque contre la République et d’en exiger réparation au moment venu.

La prise éclaire de nos trois régions du nord et les saccages et pillages qui ont suivi ont réduit à néant les investissements publics et privés déjà réalisés dans ces zones.

Pour l’investissement public (banques, hôpitaux, services publics, administrations, écoles, infrastructures militaires, aéroportuaires, logements, etc) il faut compter un minimum de 700 milliards de francs FCA  de pertes.

Ce montant représente la valeur nette des biens publics perdus, c’est-à-dire compte tenu de l’amortissement des investissements.

La même analyse vaut pour les investissements  privés (maliens ou étrangers) en cheptel, en biens divers, en commerce de tout genre, en logements, en structures associatives, etc.
Selon nos sources, la banque mondiale estimait, pour l’année 2010, le Produit Intérieur Brut du Mali, PIB (c’est-à-dire l’ensemble des richesses se trouvant au Mali) à 9 milliards 251 millions de dollar américain courant, soit au taux de change de 500 francs CFA le dollar, de 4 626 milliards de francs FCFA. Ici, la banque mondiale ne tient compte que des activités formelles des agents économiques.  Il faut donc intégrer dans ce chiffre toutes les richesses créées par le secteur informel, c’est-à-dire toutes les activités économiques non enregistrées par les statistiques officielles.

Le PIB malien corrigé peut donc être au minimum de 5 600 milliards de francs CFA, en tenant compte du secteur informel (16 %) et du taux de croissance de l’économie de l’année 2011 (4 %).

En l’absence de répartition officielle de cette richesse par région, il faut le diviser par 8 (nombre de régions du Mali) et appliquer une décote de 50 % au montant trouvé (pour tenir compte du fait que le nord produit moins de richesses que le sud et que toutes les richesses du nord ne sont pas perdues).

Donc, on aura pour les 3 régions une perte réelle en richesse de 1050 milliards de FCFA.
Les composantes principales du PIB étant l’investissement et la consommation (publique et privée) les mille milliards des points 1 et 2 se repartissent comme suit : 700 d’investissements publics et 300 d’investissements privés, sont inclus dans les 1050 le reste étant considéré comme de la consommation perdue ou de l’épargne non investie et perdue.

Pour Bamako, avec les casses, les vols, les saccages et les pillages de toutes sortes des commerces, des biens divers et des administrations et la fermeture des frontières, il faut évaluer la perte de richesse due au coup d’état à 5 % de la richesse nationale.
Comme Bamako est plus riche que les autres régions du Mali, il faut une surcote de 60 % dans la répartition des richesses nationales pour Bamako soit une perte de richesses pour Bamako de 56 milliards de francs CFA.

Le PIB malien devrait croitre de 5 % par an, avec la casse du tissu économique un peu partout au Mali, et la détérioration de l’image du pays pour les touristes et les investisseurs étrangers, cette croissance ne s’est pas réalisée en 2012.

Dans le meilleur des cas, on aura une croissance économique de 0 % en 2012 et 2 % en 2013, car l’économie est comme une vielle machine Diesel qui est lent au démarrage si jamais on lui donne un coup d’arrêt.

La perte de richesses en 2012 pour absence de croissance de l’ensemble de l’économie malienne est de 280 milliards de FCFA.

Elle se caractérisera par une réduction des recettes fiscales et douanières de l’Etat puis que les revenus des contribuables vont diminuer. Cette diminution pour 2013 est de 168 milliards de nos francs.

Ainsi, le récapitulatif des pertes et des manques à gagner pour le Mali occasionné par le coup d’Etat du 22 mars sont repartis come suit : pertes de richesses au nord: 1050 milliards, pertes de richesses à Bamako 56 milliards, perte de croissance économique en 2012 est de 280 milliards, perte de croissance économique en 2013 168 milliards soit un total de 1554 milliards de francs CFA.

Ces pertes ne prennent pas en compte les éventuelles pertes d’aides extérieures et les éventuels coûts d’intervention des forces militaires étrangères pour récupérer le nord.

Heureusement que la coopération financière internationale reprend doucement et que l’aide publique au développement commence à réactiver les projets de développement.
Mais, la confiance des investisseurs étrangers, des ONG internationales et des touristes aura du mal à se refaire à court terme au Mali.

Les emplois perdus et les projets abandonnés resteront comme une tâche noire d’huile de vidange qui durera des années avant de s’effacer.

 

Dieudonné Tembely