Le Haut représentant du Président de la République pour les régions du Centre, le Pr Dioncounda Traoré, a animé ce jeudi 23 janvier 2020 sa toute première conférence de presse. Cette rencontre, avec les hommes de médias, s’est déroulée au siège du Haut représentant du  Président de la République pour les régions du Centre sis à l’ACI 2000. Elle avait pour objectif d’informer les journalistes sur la mission confiée au Haut représentant par le Président de la République. Le Pr Dioncounda Traoré a profité pour donner son plan d’actions et son programme pour la résolution de la crise dite du Centre et les activités menées jusque-là.

En effet, depuis quelques années, ne succession d’évènements tragiques démontre une menace évolutive et diffuse sur toute l’étendue des régions du Centre du Mali, avec comme point culminant les trois massacres de populations de Koulongon, d’Ogossagou et de Sobane. A ces massacres, il faut ajouter la destruction des habitats, les vols des bétails et autres actes de terreur.

Missions

Le Haut représentant du Président de la République pour les régions du Centre, nommé en juillet 2019, entend mettre un terme à cette terreur subie par la population civile, les militaires maliens et étrangers. Cela le veut sa mission en stabilisant l’ensemble des régions du Centre et en établissant l’autorité de l’Etat. Pour ce faire, le Haut représentant entend instaurer et maintenir un climat de confiance entre toutes les communautés impliquées et entre ces communautés et l’Etat, faciliter les échanges intra et intercommunautaires et contribuer au rapprochement des points de vue à la lumière de l’intérêt exclusif du Peuple Malien.

Autres missions confiées au Haut représentant, c’est entre autres, favoriser et soutenir le déploiement des forces de défense et de sécurité dans les régions du Centre ; désarmer toute les milices et forces hostiles ;  contribuer au rétablissement des services sociaux de base ; élaborer et mettre en œuvre une stratégie globale axée sur la protection des civiles et la réduction des violences intercommunautaires, veiller à ce que les responsables de violences des droits de la personne humaine ainsi que du droit international humanitaire aient à répondre de leurs actes et soient traduits en justice et assurer le suivi du sort réservé aux crimes perpétrés à Koulongo, Ogossagou et Sobane Da ainsi qu’à tout autre crime semblable commis au Centre du pays.

Activités menées

De sa nomination en juillet 2019 à ce jour, le Haut représentant dit avoir mené de nombreuses activités, des rencontres et audiences au cours desquelles le problème des régions du Centre était le thème principal. C’est ainsi qu’il a enregistré environ 500 contacts repartis entre les catégories suivants : les personnes ressources comme les cadres et personnalités politiques et religieuses, les missions diplomatiques, les associations culturelles, les groupements d’associations, les organismes nationaux et internationaux et autres.

Aussi, le Haut représentant dit avoir envoyé des émissaires auprès d’Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali mais sans un «retour précis » de leur part pour le moment et espère les rencontrer pour dialoguer avec eux. Cela, conformément aux recommandations du Dialogue National Inclusif.

Parlant des causes du conflit dans le Centre du pays, le Haut représentant pense que la population augmentant et que le bétail croissant, la terre restant de même, il y a des  rivalités entre les paysans et les éleveurs. Cela reste exacerbé par l’abandon des modes traditionnels de gestion des conflits, les abus ou l’absence même de l’Etat et les opérations de charmes des terroristes qui rendent souvent la «justice». Pour lui, il n’y a pas de problèmes ethniques contrairement à ce que beaucoup pensent.

En perspectives, avec l’accompagnement de l’ensemble des mécanismes dédiés pour la sécurité, le Haut représentant ambitionne une solution durable aux problèmes des régions du Centre. Ce qui passe par l’offre d’une alternative socio-sécuritaire crédible, une action militaire conséquente par la présence des forces de défense et de sécurité et une lutte commune. «Nous avons des solutions à proposer et elles ne sont pas partielles » explique-t-il.

Dieudonné Tembely

 

Voix de Bamako