Les termes de référence et le règlement intérieur donnent des précisions sur les objectifs et le déroulement du grand débat. A l’issue du processus, il est attendu un diagnostic rigoureux et des solutions adéquates et consensuelles à l’ensemble des problèmes qui assaillent notre nation

Le Dialogue national inclusif est véritablement entré hier dans sa phase opérationnelle avec le démarrage des concertations dans les communes. Cette étape est l’une des cinq phases du processus qui comprend : les rencontres et échanges du Triumvirat avec les parties prenantes, les groupes de travail préparatoires de l’atelier de validation des TDR, l’atelier de validation, la phase décentralisée et la réunion au niveau national.
L’objectif du Dialogue, faut-il le rappeler, est d’établir un diagnostic rigoureux des problèmes auxquels notre pays est confronté depuis plusieurs décennies et d’analyser de manière participative et inclusive leurs causes et leurs conséquences en vue de proposer des solutions de sortie de crise avec un plan d’actions et un chronogramme de mise en œuvre.
Au sortir de ce dialogue, il est attendu que les forces vivent de la Nation aient débattu des différentes dimensions de la crise et des voies et moyens d’en sortir, que les grandes questions engageant l’avenir du pays aient été débattues et comprises. Mais aussi inscrites dans une perspective de mise en œuvre à court, moyen et long termes. Egalement, il est attendu les solutions consensuelles à l’issue des débats sur les causes, difficultés et contraintes de la crise politique, sociale, culturelle, communicationnelle et économique et un consensus dynamique et sincère sur les questions relatives à la révision constitutionnelle et aux élections. S’y ajoutent l’identification et la discussion sur les insuffisances de la gouvernance ainsi que de tous les acteurs de la vie de la nation et la proposition de solutions appropriées pour assurer un avenir dans la stabilité, la solidarité et la cohésion.
D’autres résultats attendus sont l’identification des pistes pour asseoir et consolider la paix, la sécurité et le vivre ensemble dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la  paix et la réconciliation, en plus de l’identification des stratégies, mécanismes et outils permanents de prévention et de gestion des conflits. Sont aussi attendues la définition des conditions d’émergence d’un Etat de droit efficace, des voies et moyens pour la constitution d’une armée nationale performante. De ce dialogue, sont également attendus l’identification de mesures pour restaurer la confiance entre l’Etat et les populations, des mesures de renforcement de l’outil diplomatique ainsi que des acquis et insuffisances en matière de gestion des Maliens établis à l’extérieur.
Le Dialogue abordera plusieurs thématiques : « Paix, sécurité et cohésion sociale », « Politique et institutionnel », « Gouvernance », « Social », « Economie et finance » et « Culture, jeunesse et sport ».

DE LA BASE AU SOMMET- L’ensemble du processus est régi par un règlement intérieur de 58 articles. Il définit les modalités de fonctionnement de l’instance du Dialogue (Triumvirat), de l’organe d’exécution (Comité national d’organisation) et du déroulement du Dialogue. Le texte détaille que pour cette quatrième phase, qui vient de commencer pour deux jours, les concertations se tiendront dans les Communes, puis dans les cercles. A chaque niveau, les services de l’Etat assurent notamment l’organisation matérielle et la sécurité des concertations. Les travaux sont placés sous la présidence de personnalités désignées par les participants.
Ces concertations regroupent les présidents et les rapporteurs des communes au niveau cercles, les partis politiques et regroupements de partis politiques, les présidents des Conseils régionaux et des Autorités intérimaires ou collèges transitoires des communes et des cercles. S’ajoutent les services techniques déconcentrés de l’Etat, de la défense, de la sécurité et de la justice, la société civile, les centrales syndicales, les autorités traditionnelles et organisations religieuses, les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

Les concertations ont lieu à la même date dans les communes sur toute l’étendue territoire national. Tout de même, elles auront lieu, en principe les 14 et 15 octobre, simultanément dans tous les cercles et les six communes de Bamako. Puis, interviendront les concertations aux niveaux des régions et du District de Bamako qui s’étaleront sur trois jours et regrouperont les acteurs cités ci-dessus et les gouverneurs. Ces derniers reçoivent les rapports, les résolutions et les recommandations des communes et des cercles, avant de les transmettre au Comité national d’organisation.
La diaspora est aussi concernée par cette phase déconcentrée. L’organisation se fera par les ambassades et consulats avec l’appui du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) et du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). Les concertations, prévues également sur deux jours, regrouperont les délégués de ces faitières et l’ensemble des autres Maliens résidant dans la juridiction.
C’est après la phase déconcentrée qu’interviendra la réunion au niveau national pour examiner les différentes contributions thématiques, résolutions et recommandations issues des concertations à la base et au sein de la diaspora. Aussi, il revient à cette réunion de formuler des propositions sur la composition et les missions d’un mécanisme de suivi-évaluation indépendant de mise en œuvre des résolutions, dont la mise en place sera conduite par le Triumvirat.

Lors de cette réunion nationale, les travaux, qui se dérouleront sur une dizaine de jours, seront présidés par le Triumvirat. Et l’organisation matérielle et technique sera assurée par le Comité national d’organisation. Cette phase cruciale du Dialogue regroupera, en plus des forces vives, les institutions de la République et anciens chefs d’institutions (les présidents de la République, Premiers ministres, présidents de l’Assemblée nationale), le chef de file de l’opposition, les responsables des autorités administratives indépendantes…
Les travaux sont organisés en séances plénières et en commissions thématiques au Centre international de conférence de Bamako. Les participants s’inscriront dans la thématique de leur choix et retireront les documents y afférents auprès du Comité national d’organisation. Les activités seront retransmises en direct à la télévision et à la radio nationales en langue officielle et en langues nationales.
Le Triumvirat produira au terme des travaux de la réunion un rapport global de la conduite du Dialogue national inclusif.

Issa DEMBÉLÉ
Dieudonné DIAMA

Source: Journal l’Essor-Mali