Le Dialogue Politique Inclusif (DPI) est annoncé pour les prochains jours. Cependant le DPI semble avoir raté, dès le départ, ses objectifs par sa façon d’être organisé. Si tous les acteurs s’accordaient depuis sur la nécessité d’organiser des concertations pour évoquer les réformes institutionnelles, présentées comme indispensables, des tensions sont apparues sur les modalités pour y parvenir. De façon générale, on observe un déphasage réel entre la pratique des gouvernants, leurs discours relatifs au dialogue et les attentes de l’opinion exprimées par différents acteurs sociopolitiques. Cela dénote de la légèreté avec laquelle on ose aborder une question aussi gravissime.

Par ailleurs, dans la partie intitulée contexte et justification, il est clairement indiqué au paragraphe sept que le dialogue politique inclusif (entre temps, il a perdu ses autres objectifs qualificatifs) ne sera point une conférence nationale souveraine, comme celle que le pays a organisé en 1991. Elle ne sera pas non plus une porte ouverte à la mise en veilleuse des institutions actuelles et leur remplacement par un régime de transition. Il est important que dans les discussions, que l’ensemble des couches socioprofessionnelles soit représenté. Nous sommes convaincus que l’expérience de la conférence nationale de 1991 nous donne une idée en la matière : les professions les plus représentées relevaient de l’enseignement de l’enseignement (261), de l’administration (224) du secteur primaire, paysans, éleveurs, pêcheurs (165), de la justice (99) et de la santé (60). Cette approche participative et inclusive est nécessaire pour que les uns et les autres « vident leur sac » et commencent à regarder ensemble dans la même direction.

Les partis politiques sceptiques !

Sur le plan politique, plusieurs voix s’élèvent contre la méthode choisie par IBK. Pour preuve, lors de leur conférence de presse en date du jeudi 13 juin 2019 à la Maison de la Presse, l’on a pu constater de profondes divergences entre le pouvoir et l’opposition sur la question du dialogue politique inclusif. La désignation « unitaire » par le président de la République des personnalités chargées de conduire le processus du dialogue inclusif ne rencontre pas non plus l’adhésion du FSD (opposition) qui estime que cette décision est contraire à « toutes les mesures d’inclusivité et à l’esprit des discussions avec le chef de file de l’opposition politique ».

C’est pourquoi, le Front pour la Sauvegarde la Démocratie (FSD) réitère son appel à un large rassemblement pour défendre la tenue d’un dialogue national inclusif sincère et fécond avec toutes les forces vives de la nation. « Mais pas celui dont les couleurs, le contenu et les résultats ont été déjà insinués dans la scandaleuse interview de IBK dans le journal panafricain « Jeune Afrique ». La même réserve est observée sur la méthode choisie par le gouvernement de la part des forces Alternatives pour le gouvernement de la part des forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE AN KA WULI) de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), du Forum des organisations de la société civile (FOSC), du Comité national d’initiative démocratique (CNID-Association). Ces partis et associations dénoncent la démarche solidaire du pouvoir concernant la conduite du processus de ce dialogue national inclusif.

Si c’est un dialogue sincère, un dialogue franc, ce front du refus y adhèrera. Mais, pour ledit Front, IBK reste le problème du Mali. Un dialogue piloté par ce dernier ne va pas résoudre le problème et apporter la solution. Le premier mandat de IBK a été plutôt celui de la désunion. Les maliens sont désunis, alors que le pays vit les pires moments de son existence. Quasiment, aucune organisation (politique, faîtière) n’est épargnée par les démons de la division.

Le Mali est atteint jusque dans son fondement peut-il renaitre, tant qu’il y a le risque évident de partition entre le nord et le sud et entre le sud et le sud ?

Badou S KOBA 

Source: Le Carréfour