Le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a été renforcé le 29 juin dernier par le vote d’une nouvelle révolution, la 2364, du Conseil de sécurité de l’ONU. Par le vote de cette résolution, le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé le mandat de la Minusma jusqu’au 30 juin 2018. Outre la prorogation de son mandat, la représentation onusienne dans notre pays et l’accomplissement de ses missions traditionnelles, la résolution 2364 autorise la Minusma à apporter un appui au processus électoral dans notre pays. Voilà le danger qui se trouve dans cette nouvelle résolution des Nations unies. Cette implication de la Minusma dans le processus électoral nous fait forcement penser au scénario de la Côte d’Ivoire où l’ONUCI a été désignée pour certifier la présidentielle dans le pays des éléphants. Une situation qui a crée un conflit post électoral sans précédent en Côte d’Ivoire. Ainsi, c’est l’ONUCI qui a validé l’élection d’Alassane Ouattara, soutenu par de la communauté internationale.

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Cette immixtion de la Minusma dans l’organisation des élections au Mali n’est pas du tout vue d’un bion œil par les Maliens. Le sujet commence déjà à faire jaser dans les causeries. C’est vrai que, pour le moment, on ne connait pas de candidats officiellement déclarés à la présidentielle de 2018, mais il ne sera pas souhaitable que l’organisation onusienne trouble le jeu démocratique dans notre pays par son soutien à un candidat qu’elle va vouloir imposer au peuple. Notre pays n’est pas encore sorti de la plus grave crise de son histoire, il faut à tout prix l’éviter une crise post électorale qui ne fera l’enfoncer davantage.

Mahamat Saleh Annadif patron chef representant secretaire nations unie onu minusma

La communauté internationale doit aider le Mali à sortir de cette crise par l’organisation d’une élection présidentielle crédible qui soit la moins contestable possible. Elle peut apporter son appui, mais sans condition. C’est comme cela que le nouveau président démocratiquement élu aura les coudées franches pour rassembler et réconcilier les Maliens du nord au sud, d’est en ouest. Ce combat doit être celui de tous les Maliens épris d’un minimum de sentiment patriotique mais aussi celui de toutes les nations amies sincères du Mali.

En réalité, à travers cette dernière décision, l’ONU confère à la Minusma une mission aussi dangereuse que nécessaire. C’est une façon déguisée de prendre le même chemin comme celui de la mission onusienne en Côte d’Ivoire, l’ONUCI dont les résultats proclamés ont été reconnus par la communauté internationale.

Loin de nous l’intention de faire un procès d’intention à qui que ce soit plutôt nous voulons alerter afin que les Maliens, surtout les autorités en charge du pays, soient beaucoup vigilants pour ne pas se laisser piéger. En effet, en décidant d’appuyant le processus électoral dans notre pays, c’est clair que les Nations unies auront leur mot à dire concernant les élections générales de 2018, notamment la présidentielle. Comme en Côte d’Ivoire, l’ONU risque de demander à certifier les élections au Mali. Ce qui risque de plonger notre pays dans une nouvelle crise. Qu’à Dieu ne plaise.

Youssouf Diallo