L’un des plus grands défis du monde moderne démocratique, demeure le contrôle civil des Forces Armées. Une vision à laquelle le Mali a d’ailleurs largement adhéré. Et comment expliquer alors l’ « irruption » de certains jeunes officiers dans les affaires politiques ce fameux 18 août 2020? Etait-ce par simple envie de pouvoir ou par contrainte patriotique ?

Assurément, la question a son pesant d’or tant la situation sociopolitique, sécuritaire et militaire était tendue et inextricable après sept malheureuses années d’exercice d’un pouvoir démocratique dévoyé et souillé par la mal gouvernance avec son corollaire de corruption généralisée et de justice sélective. D’où un vaste courant de contestation contre le régime de Ibrahim Boubacar Kéïta, celui que les Maliens avaient, à la limite, plébiscité en 2013 dans l’espoir de connaître un lendemain meilleur.

Ni cette mobilisation à l’unisson de 2013, encore moins le rafistolage électoral de 2018 pour se maintenir au pouvoir, n’auront suffi pour combler les espoirs et mériter la confiance d’un peuple désemparé et abusé par ses mandants.

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), est porté sur les fonts baptismaux afin de redonner confiance et espoir aux Maliens. L’indifférence croissante des pouvoirs publics à l’endroit de ce grand mouvement du 5 juin 2020, creuset par excellence des déçus du régime IBK, s’est finalement transformé en mouvement de réclamation de la démission du Président de la République en exercice au travers des journées de désobéissance civile. L’heure était grave et il fallait bien une réponse adaptée pour sauver le Mali d’un chaos imminent, surtout à un moment où le Nord et le centre du pays connaissent un effritement continu de la situation sécuritaire.

Voilà qu’émerge de façon inattendue, un acteur courageux, soucieux d’un lendemain radieux pour le peuple malien : le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP). Un organe constitué de jeunes officiers rompus aux opérations militaires sur le terrain, mais également pétris de sentiment patriotique au point d’avoir mis un terme au régime d’IBK en obtenant la démission de celui-ci, ouvrant la voie à une transition civile. Celle pour la mise en place de laquelle des journées de concertation nationale ont été tenues, du 10 au 12 septembre 2020, dont la finalité était de réunir l’ensemble des forces vives de la Nation pour convenir des modalités pratiques d’une Transition. C’est ainsi qu’une Charte et une Feuille de route de la Transition ont été élaborées. Un exercice certes difficile mais auquel le CNSP s’est contraint pour la refondation du Mali.

Bien que diversement accueillie, cette initiative était sans nul doute une preuve de bonne foi des membres du CNSP pour lesquels la rupture devait d’abord commencer par cette démarche inclusive. Tel un justicier convaincu, le CNSP ambitionne tout simplement mettre de l’ordre dans ce « grand bateau politique ivre » qu’est soudainement devenu le Mali, avant d’en débarquer dans l’honneur et la dignité.

Dans un Mali traversé de toutes parts par des dissensions multiformes, la tâche du Comité s’annonce ardue mais pas impossible à réaliser. Alors, plutôt que de chercher à l’affaiblir, les Maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, doivent soutenir cet élan altruiste des jeunes officiers patriotes du CNSP pour que vive un Mali nouveau tel qu’ardemment désiré par un Peuple indéfiniment déçu par ses leaders politiques.

Conformément à ses idéaux, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est érigée dans une logique de pression sur le CNSP en punissant le peuple malien par un embargo. Au-delà de ce formalisme « démocratique », le Mali n’a-t-il pas droit à un mieux-être ?

En tout état de cause, la réussite du projet de refondation de notre cher Maliba est donc à l’aune de la communion nationale autour de la réussite de la Transition qui se profile à l’horizon. Chers compatriotes, tâchons donc de ne pas rater le train de l’Histoire pour des raisons d’égo.

Pour s’être tenu au chevet de la Nation malade à un moment critique, plus que jamais, l’exemplarité du Comité National pour le Salut du Peuple retentira dans l’histoire. Tous unis pour la patrie, nous relèverons le défi de la refondation du Mali.

Source : cellule de com CNSP

Source: Journal le Pays-Mali