La montée en puissance des groupes armés non signataires de l’accord de paix coupe le souffle aux habitants de la cinquième région. Devenue une cible potentielle, elle est attaquée de toute part. Des zones inondées, presque sous le contrôle de Kouffa et ses hommes, la zone exondée est aussi enviée par les forces du mal. La volonté satanique s’envole jusque dans le Pays Dogon. Les Djihadiste veulent faire de cette contrée une propriété.

En ces lieux, des dignes fils du terroir se sont assumés en se donnant la responsabilité de faire face à la menace. Inspirés par le célèbre concept ‘’mieux vaut la mort à la honte’’, ils se battent quotidiennement avec les moyens de bord contre des djihadistes qui ont des armes lourdes. Fusils contre armes modernes, la victoire fut toujours la leur. Ces défenseurs, des chasseurs, du Pays Dogon regroupés dans un seul mouvement dénommé ‘’Dana Amassagou’’ qui veut dire littéralement ‘’Sous la protection de Dieu’’ n’ont jamais perdu un affrontement qui les a opposés aux djihadistes. Les étrangers aux desseins maléfiques ont toujours été repoussés avec plusieurs morts dans leurs rangs.

Le mouvement pro gouvernement se renforce du jour le jour avec l’adhésion de presque tous les chasseurs de la contrée. Tous ont compris que cette guerre s’impose. Elle est avant tout pour leur honneur au bénéfice du terroir mais aussi de la nation toute entière. Il est impressionnant au regard des résultats engrangés avec les moyens de bord. Aucune défaite dans les combats, pas un seul mort dans ses rangs, et sans lui, le Pays Dogon serait victime d’une instabilité chronique.

Dana Amassagou agit à tout moment dans le strict respect des autorités étatiques. Dans sa défense du terroir, avec sa présence dans toutes les zones stratégiques du Pays Dogon, il collabore avec les Forces Armées et de Sécurités.

L’Etat à son tour exerce son droit de regard sur le mouvement et cela est visible avec le cadre de collaboration informel entre les autorités régionales de Mopti et les premiers responsables de Dana Amassagou.

Au-delà de cette remarque superficielle,  les atteintes au bénéfice de tous ne sont pas comblées à hauteur de souhait. Les autorités doivent mettre à la disposition de Dana Amassagou des moyens plus appropriés afin de le permettre de mettre fin à la présence des djihadistes dans la zone. Comme ils aiment à le dire ‘’ nous ne demandons rien à l’Etat car nous savons qu’il traverse une période difficile de nos jours. Qu’il nous donne tout simplement des moyens, minimes soient-ils, nous nous chargerons de stabiliser le Pays Dogon’’.

Cette sincérité, les autorités doivent la prêter une oreille attentive car le souci du Président de la République aujourd’hui, c’est la stabilisation du centre par-delà le pays tout entier. Si des fils d’une contrée s’engagent sans attendre quelque chose de l’Etat, il revient aux gouvernants de s’approprier l’initiative pour le bonheur du Mali car lorsqu’il s’agit de la stabilité de la Nation, toutes les occasions s’inscrivant dans cette dynamique doivent être les bienvenues.

Boubacar Yalkoué

Le Pays