Le pays va mal, très mal. L’heure n’est plus aux accusations mais plutôt à un sursaut de patriotisme.  Il faut impérativement sauver le bateau Mali qui tangue, tangue toujours plus fort. Jusqu’à quand va-t-il tenir? C’est la question que le peuple malien doit se poser avant tout.

Certes, la crise qui a déchiré le pays a laissé des traces profondes.  Cependant, l’heure, plus que jamais, est au dépassement de son égo pour faire face à l’avenir.  Oui! Il est grand temps de laisser les considérations personnelles pour se retrouver autour de l’essentiel, le Mali. Pendant que certaines personnalités  politiques se livrent en spectacle comme Matamore et Clindore dans l’œuvre théâtrale l’illusion comique de Pierre Corneille et attendent le naufrage pour espérer tirer une gloire, s’il y en a une, en oubliant que lorsque la tornade gronde, elle terrifie tout sur son passage. Le Maliba continue de brûler sous les yeux cyniques de ces politiciens dont les attitudes correspondent exactement à celles de Néron.

Du nord au centre, la vie paisible est devenue une denrée précieuse et chaque jour qui passe est une grâce inespérée. Les morts ne sont plus enterrés dignement; le sang n’est plus vu en horreur. Et on semble s’adapter à ce nouveau mode de vie basé sur la barbarie et la violence. D’une part des groupes terroristes, d’autre part des conflits intercommunautaires créés de toutes pièces et entretenus par des sanguinaires qui ne payeront rien pour répondre de leurs actes ignobles auprès du Tout Puissant. Les populations se trouvent prises dans un piégé sans fin.   Ainsi, dans certaines localités du centre, il ne se passe aucun jour sans qu’on ne compte des morts. Et pendant ce temps, certains citoyens, couchés dans les salons feutrés, n’ont rien d’autre à faire que de porter des jugements sur ceux qui sont aux affaires. D’autres, par moment, n’hésitent pas à se réjouir de voir ceux qu’ils considèrent désormais comme adversaires transpirer sous la pluie parce qu’ils n’ont tout simplement  pas eu cette grâce d’être au pouvoir. Donc pour eux, « l’enfer c’est les autres ».

Cependant, une lueur d’espoir semble profiler à l’horizon. Les populations ont compris qu’il faut se parler et faire face à l’ennemi commun à travers le Dialogue National Inclusif.  C’est l’exemple de la CMA qui, après avoir, en un premier temps, refusé de participer aux débats, a changé d’avis au dernier moment et a pris part à toutes les activités selon l’expression de Georges Brassens et Jean Bertola « Honte à cet effronté qui peut chanter pendant Que Rome brûle! » On aura intérêt à former un bloc derrière la mère patrie de sorte que l’ennemi n’ait aucune fissure pour traverser le mur. L’ancien président de la république Amadou Toumani Touré a montré la voie en déclarant solennellement, à Mopti, à l’occasion des festivités du centenaire de la ville de Mopti, où il était invité, qu’il se mettrait au service de  la paix.  Un exemple à suivre !

Amadingué SAGARA

 

SOLONI