Pour la dernière journée du sommet de l’Otan hier après-midi à Londres, le président français, Emmanuel Macron a souhaité que ses homologues des cinq pays de la région du Sahel clarifient leur position quant à la présence française sur place et les conditions politiques de son intervention, alors que le sentiment anti-français ne cesse de grandir dans la bande du Sahel.


Emmanuel Macron a dit vouloir «des réponses claires et assumées» pour savoir si les pays du Sahel souhaitent ou non la présence française et s’ils en ont besoin. Il a démenti des accusations de visées néo-coloniales impérialistes ou des finalités économiques qui motiveraient le maintien des forces françaises au Sahel.
Le président français a ajouté qu’il invitait les présidents des cinq pays de la région le 16 décembre à Pau dans le sud de la France, expliquant vouloir « organiser une présence plus forte et plus structurée » de la France au Sahel par «une nouvelle coalition autour de la France en lien avec ses partenaires européens et africains».
Mais bien qu’il ait toujours défendu la nécessité de l’intervention française au Sahel, Emmanuel Macron n’a pas caché qu’il pourrait la remettre en question si la clarification souhaitée n’était pas obtenue.
La présence de troupes étrangères au Sahel, notamment celles de la force française Barkhane, pour combattre les djihadistes, fait face à un rejet grandissant chez les habitants du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Car malgré la présence des forces françaises de Barkhane et ses 4.500 soldats, la force conjointe du G5 Sahel comprenant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad, ou encore les casques bleus des Nations unies avec la Minusma, le Sahel fait encore l’objet d’attaques djihadistes de plus en plus fréquentes après les premières violences dans le nord du Mali en 2012.
Depuis 2015, les attaques djihadistes au Burkina Faso ont fait plus de 700 morts, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, d’après les Nations Unies.