Le conflit intercommunautaire qui fait rage dans le cercle de Ménaka prend des allures plus inquiétantes. Dans cette zone où règne la loi du plus fort, on dénombre plusieurs victimes civiles et un doigt accusateur est pointé sur l’alliance jugée coupable de l’armée française.

Le rapprochement entre Barkhane et le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) est considéré comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Issus de la tribu des Daoussaks, les membres du MSA sont des éleveurs nomades et depuis plusieurs décennies, ils sont en conflit avec les Peuls du Niger, pratiquant également l’élevage. Pour nombre d’observateurs, Barkhane n’a pas cherché à mieux comprendre la situation avant de prendre fait et cause pour les Touaregs sous le prétexte de lutte contre le terrorisme.

Le climat de terreur dans la localité s’est exacerbé, selon le site « Mediapart » le 5 octobre 2018 lors d’un baptême au campement peul de Sadjo Douna, à quelques kilomètres de la frontière entre le Niger et le Mali. Ce jour-là, à la surprise générale, à 11 h, les femmes, les hommes et les enfants s’apprêtaient à partager un repas de fête lorsque des membres armés du MSA sont arrivés à bord de pick-up.

Selon plusieurs témoins, ils étaient appuyés par les forces françaises de l’opération Barkhane. Une version démentie par l’armée, qui assume cependant s’appuyer sur des groupes touaregs, régulièrement accusés d’exactions, au nom de la lutte antiterroriste. Quoi qu’il en soit cette alliance souille la mission Barkhane et porte un sérieux coup à la cohabitation au niveau local.

DAK

Source: L indicateur du renouveau