Situé dans l’épicentre de l’insécurité dans la région de Mopti, le cercle de Koro est l’une des zones les plus frappées par les conséquences de l’instabilité dans le centre du pays. Dans ce cercle près de la frontière avec le Burkina Faso, une commune entière est en voie de disparition. Il s’agit de la commune rurale de Dioungani.

 

Plus les jours passent, plus la vie devient sombre pour les populations de la région de Mopti, particulièrement celles de la commune rurale de Dioungani, située dans le cercle de Koro vers la frontière avec le Burkina Faso. Composée de quarante-cinq villages pour environ soixante-dix hameaux avant le début de la crise, la commune rurale de Dioungani ne compte plus actuellement que quelques petits villages, dont le quotidien des populations se résume à la peur et à l’angoisse dues à l’insécurité.

Dioungani, le chef lieu de la commune a été complètement ravagé il y a environ six mois par des assaillants qui ont fini par faire du village leur champ de coordination des attaques visant à détruire le reste des villages et hameaux qui résistent aux différents assauts des terroristes lourdement armés. Cette destruction du chef lieu de la commune est survenue après le retrait des forces armées maliennes desdites localités pour des raisons propres aux autorités.

Aujourd’hui dans cette zone qui semble être coupée du reste du pays, plus de soixante-cinq villages et hameaux ont été détruits par les assaillants, soit les 70 % des villages de la commune de Dioungani. Les populations des quelques villages qui ont encore résisté vivent au quotidien avec la peur au ventre. Puisque rien qu’en ce mois de juillet, cinq villages ont subi des attaques dont un mort à Batrou et de nombreux bétails emportés par les assaillants. Beaucoup d’autres villages et hameaux demeurent toujours menacés.

Aujourd’hui, les populations de cette contrée sont complètement dans le désespoir et cela malgré la présence d’un détachement de la MINUSMA qui est statique à Douna-pen.«On ne sait vraiment pas à quel moment ça peut déclencher. Mais, nous savons quand même que nous sommes en danger de mort à chaque instant dans la journée comme dans la nuit. Je vous dis que rien n’est fait par les autorités et leurs partenaires pour assurer notre sécurité. Les terroristes peuvent nous surprendre à tout moment. J’ai vraiment peur »,nous a confié par téléphone un déplacé du village de Dioungani sous anonymat.

Les activités au point mort !

Dans la quasi-totalité des cercles de Bankass, Koro, Bandiagara et Douentza, toutes les activités génératrices de revenus sont complètement à l’arrêt, à commencer par l’agriculture, l’élevage, les foires hebdomadaires, etc.

A cela, s’ajoute l’absence notoire des services sociaux de base comme la santé, l’école et bien d’autres. Aujourd’hui le pire, c’est que la commune de Dioungani toute entière est en train de disparaitre progressivement.

Amadou Basso

Source : Ziré