La situation sécuritaire se dégrade dans une région où trois groupes combattent les armées du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Dans la guerre au Sahel, la zone dite des « trois frontières », où se rencontrent sans délimitation physique les territoires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, est depuis plusieurs années la région de tous les dangers. « C’est aujourd’hui l’épicentre militaire de la crise », convient une source officielle française. Avant que la France n’y perde 13 soldats, lundi 25 novembre, l’armée malienne y avait subi ces dernières semaines des pertes effroyables.

Quarante-neuf militaires avaient été tués lors de l’assaut du 1er novembre contre la garnison située à Indelimane, au moins 38 autres un mois plus tôt à Boulikessi. Les armées du Burkina Faso et du Niger voient elles aussi leurs rangs régulièrement décimés. Preuve de la dégradation ces derniers mois, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, Bintou Keita, a indiqué, le 20 novembre, devant le Conseil de sécurité, que, « depuis le début de l’année, le Burkina Faso a enregistré 489 incidents contre 150 à la même période en 2018, tandis que le Niger connaissait 118 attaques, contre 69 en 2018 ».

Selon une source française, « l’EI au grand Sahel est un acteur qui nie les frontières et a pour projet d’instaurer un califat »

Les attaques sont le fait de trois groupes distincts. Le plus visible reste l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), dont le chef historique, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, aurait, selon un observateur averti, été remplacé par un nouvel émir, Abdoul Hakim Al-Sahraoui. D’après le même interlocuteur, les quelques centaines de combattants de l’EIGS se divisent entre deux katibas (unités combattantes), l’une composée principalement d’un clan touareg et l’autre de membres de la communauté peule, cible privilégiée des recruteurs djihadistes…Lire la suite sur lemonde.fr