Luka Malle, panafricaniste et expert politique, a donné son avis sur le prochain discours du Premier ministre du Mali à la 77e Assemblée de l’ONU, le rôle de la France et les questions maliennes qui seront discutées pendant l’assemblée.

Cette semaine, la 77e assemblée des Nations unies se déroule à New York. Le Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga, représentera le Mali avec un programme complet et plusieurs points à l’ordre du jour. Abdoulaye Maïga s’exprimera le mercredi 21 septembre 2022 et dans son discours il parlera de la situation au Mali. Le colonel pourra également donner son avis sur la présentation d’une lettre officielle, envoyé au Conseil de sécurité de l’ONU par le gouvernement le 15 août 2022 . Le Mali a officiellement demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de tenir une réunion d’urgence pour mettre fin à ce qu’il appelle les « actes d’agression » de la France, à savoir la violation de la souveraineté du pays, le soutien aux groupes djihadistes et l’espionnage. Ces graves accusations interviennent après des mois d’escalade des tensions entre les deux anciens alliés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le Mali n’a pas encore reçu de réponse à cette demande et la France assure la présidence tournante du Conseil de sécurité depuis le 1er septembre.

Selon M. Malle, la veille du discours d’Abdoulaye Maïga devant l’assemblée l’OUN à New York, les médias français ont renforcé leur campagne de désinformation et de mensonges sur les succès des FAMa et du gouvernement de transition. Cependant, les Maliens se souviennent que la lettre du Mali à l’ONU, évoquant des preuves du soutien français à des groupes armés, est restée sans réponse. Les Français, ils aussi, s’en souviennent. Ils cherchent juste à gagner du temps et à discréditer le gouvernement malien.

Il convient de noter que dans une de ces interview, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maiga a accusé la France de chercher volontairement à diviser le pays avec son engagement militaire. « Après une période de liesse en 2013, lorsque les soldats français ont libéré le nord du Mali, qui était passé sous le contrôle de groupes djihadistes, l’intervention s’est transformée en une partition de fait du Mali, qui a impliqué l’hébergement d’une partie de notre territoire, où les terroristes ont eu le temps de se cacher et de se réorganiser pour repasser à l’action depuis 2014 », a-t-il déclaré. Le Premier ministre a ajouté que « la France a créé une enclave au Mali, elle a formé et entraîné une organisation terroriste à Kidal. les Français ont des groupes armés qui sont entrainés par des officiers français, nous en avons les preuves ». Ce n’est probablement pas la seule preuve que le gouvernement malien peut fournir, car la situation sécuritaire n’a fait qu’empirer depuis l’arrivée des militaires français dans le pays.

On attend avec impatience le discours du Premier ministre et on espère que les problèmes du Mali ne seront plus ignorés par l’ONU.

Par Sylvain Nguema

Source: actuniger.com