Le CICR coordonne mieux son action au Sahel face aux besoins humanitaires grandissants. En visite au Mali, sa vice-présidente Christine Beerli a rencontré le commandant de la nouvelle force du G5 pour aborder la protection des civils et l’accès à des détenus.

En 2018, « davantage de personnes vont être affectées » par la crise humanitaire qui fragilise des millions de personnes dans 5 pays du Sahel, a dit vendredi dans un entretien à l’ats la directrice du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique Patricia Danzi. Elle appelle à « accompagner » la réponse militaire par davantage de présence de l’Etat pour garantir les prestations à la population.

Le CICR coordonne mieux son action au Sahel face aux besoins humanitaires grandissants. En visite au Mali, sa vice-présidente Christine Beerli a rencontré le commandant de la nouvelle force du G5 pour aborder la protection des civils et l’accès à des détenus.

En 2018, « davantage de personnes vont être affectées » par la crise humanitaire qui fragilise des millions de personnes dans 5 pays du Sahel, a dit vendredi dans un entretien à l’ats la directrice du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique Patricia Danzi. Elle appelle à « accompagner » la réponse militaire par davantage de présence de l’Etat pour garantir les prestations à la population.

Au Mali, la priorité reste la sécurité, mais l’impact de plusieurs années de sécheresse s’ajoute aux difficultés, dit-elle de retour d’une semaine sur place. Des régions au centre du pays comme Mopti sont désormais très touchées.

La situation est envenimée par la reconfiguration des groupes armés et l’augmentation de la criminalité. En 2017, les attaques contre le personnel du CICR se sont multipliées par dix dans ce pays, dit Mme Danzi.

Centaines de migrants

Avec Mme Beerli, elle s’est rendue à Mopti mais également dans d’autres villes comme Gao où le Comité est présent. Elles ont rencontré plusieurs dirigeants politiques locaux et se sont rendues dans l’un des 29 centres de détention que le CICR visite régulièrement.

Des sites où se trouvent parfois des migrants qui tentent de rejoindre le nord de l’Afrique. Selon des estimations, plusieurs centaines de personnes peuvent passer certains jours. Le CICR leur permet avec la Croix-Rouge locale de rétablir le lien avec leurs familles dans leur pays de départ.

La délégation a également discuté à Mopti avec le commandant du G5 Sahel (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), force lancée pour combattre les djihadistes en plus du dispositif français et qui vient d’entamer ses opérations. « Nous le connaissons depuis très longtemps, comme ancien commandant des forces maliennes », dit Mme Danzi.

Il est aguerri au « droit international humanitaire (DIH) auquel nous l’avions sensibilisé ». Mais encore faut-il que les Conventions de Genève soient appliquées sur le terrain. L’arrivée d’une nouvelle force pourrait aussi avoir un impact humanitaire.

Environ 1000 employés

Le contact est « plus compliqué » avec les groupes non étatiques. « Ils sont plus mobiles et sont mis sous pression. Ils ne veulent pas toujours nous voir », affirme Mme Danzi. Le dialogue avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), établi depuis son lancement, est plus facile qu’avec les djihadistes plus récents ou certaines communautés.

L’organisation soutient par ailleurs 2 hôpitaux à Gao et Kidal, ville isolée du Nord où la délégation n’a pu se rendre pour des raisons logistiques et sécuritaires. Mais où « nous sommes les seuls acteurs » à apporter un appui médical dans une zone de 300 km, dit Mme Danzi.

En 2017, le CICR a aussi vacciné 4 millions d’animaux et aidé la production agricole et la pêche. Outre le Mali, la crise humanitaire déborde désormais dans le nord du Burkina Faso et dans l’ouest du Niger. De quoi formaliser une augmentation de l’activité et une connexion renforcée entre les quelque 1000 employés du CICR dans les 5 pays de la région, dont environ 600 au Mali.

Alors que l’ONU a abaissé son appel pour ce pays en 2018, le Comité prévoit une enveloppe en légère augmentation à 43 millions de francs. De même que celle au Burkina et au Niger, ajoute également la directrice.

Swissinfo

 

Source: kibaru