A la tête de la Délégation onusienne en mission à Bamako sur la situation du Mali et dans le Sahel, l’Ambassadeur François Delattre a soutenu qu’il y a déjà eu beaucoup d’éléments positifs, qu’il s’agisse des élections, qu’il s’agisse de la mise en œuvre de ce qu’on appelle DDR.

Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Ibrahim Boubacar Kéïta, a rencontré, en début de soirée du vendredi 22 mars 2019, durant deux heures d’horloge, au Palais de Koulouba, une forte Délégation des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies en visite officielle de 48 heures au Mali.

Cette visite conduite par le Diplomate français, l’Ambassadeur François Delattre, Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies, est organisée conjointement par la France, l’Allemagne et la Côte-d’Ivoire, toutes trois membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Elle s’inscrit dans le cadre des consultations régulières entre le Gouvernement du Mali et l’Organisation des Nations Unies, depuis le déploiement de la MINUSMA dans notre pays.

L’audience s’est déroulée en présence du Premier Ministre , Chef du Gouvernement, de huit membres du Gouvernement impliqués dans la mise en œuvre et du suivi de l’Accord , des proches collaborateurs du Chef de l’Etat, le Chef d’Etat-major Général des Armées, le Chef d’Etat-major Particulier du Président de la République, de l’Ambassadeur Représentant du Mali auprès des Nations Unies , du Président de la Commission Désarmement Démobilisation et Réintégration , du Président de la Commission Intégration et du Président de la Commission Vérité Justice et Réconciliation Nationale.

Mission utile, selon le Président IBK

A l’issue de la rencontre de très haut niveau, le Président de la République a répondu à une question de la presse allemande sur la demande d’extension de la MINUSMA au Mali, et sur l’objectif de la MINUSMA : «D’abord, je vais remercier beaucoup l’Allemagne pour son soutien constant et qui a été le premier à avoir reconnu le Mali indépendant. Je voudrais également savoir gré à Madame la Chancelière Angela Merkel, la qualité de l’accueil qu’elle m’a réservé en Allemagne, il y a juste deux mois. Ensuite, dire que l’Allemagne est engagée au Mali dans la MINUSMA, l’Allemagne a envoyé des Hommes au Mali à la MINUSMA, l’Allemagne nous appuie en équipements, et en équipements utiles dans un temps où nous avons à faire à un ennemi invisible, dans une guerre atypique. Et les blindés que l’Allemagne nous a procurés aident beaucoup à la sauvegarde de la vie de nos hommes. Et la MINUSMA n’est pas ici uniquement en mission de stabilité militaire , la MINUSMA est là également pour l’appui aux populations dans le terme de réponse à des besoins sociaux récurrents, il y a un appui médical , il y a un appui en terme de développement, il y a un appui en terme de formation , tout cela fait que cette mission-là aujourd’hui , qui est de paix et de stabilisation dans un pays où l’enjeu n’est pas le Mali , où l’enjeu est le monde et la paix mondiale , l’enjeu est la défense des valeurs auxquelles nous croyons tous , vous , là-haut et nous ici , donc cette mission-là dans le temps où nous sommes qui est encore un temps d’acclimatation et de formation, cette mission est plus que jamais utile ».

Des avancées positives

Pour sa part, le Chef de la Délégation onusienne, le Diplomate français François Delattre, Président du Conseil de Sécurité, a déclaré à la presse : «Nous avons eu un entretien à la fois très approfondi et très amical avec le Président de la République. Ce fut pour nous un honneur d’avoir ce moment avec le Chef de l’Etat, c’était un moment privilégié naturellement dans notre mission au Mali. J’en retiens une grande convergence entre le Président de la République bien sûr à travers les propos très clairs qu’il nous a tenus, à travers aussi l’engagement des 15 membres du Conseil de Sécurité pour avancer d’un même pas et si possible d’un pas rapide dans la pleine mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale. J’ai senti autour de la table, autour de cet objectif partagé une vraie volonté commune d’aller de l’avant et d’accélérer s’il était possible ou pas, il y a déjà eu beaucoup d’éléments positifs, qu’il s’agisse des élections, qu’il s’agisse de la mise en œuvre ce qu’on appelle DDR dans notre jargon. Il reste évidemment des progrès à faire ; mais je crois que la volonté, elle est là, elle est clairement exprimée par le Président, ça m’a frappé, je crois que ça a frappé mes collègues. Mais aussi la volonté d’accompagner le Mali sur ce chemin exigeant est unanimement partagé je crois par les membres du conseil de sécurité. Donc, une très belle rencontre, un entretien de très grande qualité qui, à coup sûr, sera le moment fort de notre mission au Mali ».

En début d’après-midi, dans une publication de la MINUSMA à travers les réseaux sociaux, le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, a souligné dans le Rapport d’évaluation de l’Institution mondiale, sur le Mali; la réalisation de progrès encourageants dans la mise en œuvre de l’Accord (signé en 2015) depuis l’élection présidentielle de juillet et août 2018. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies avait institué une période test de six mois pour obtenir des avancées concrètes dans la mise en œuvre du processus de paix.

Précédant de quelques jours la présentation et l’examen du Rapport intermédiaire du Secrétaire Général des Nations Unies sur la mise en œuvre des mesures édictées dans le paragraphe 4 de la Résolution 2423 (2018) du Conseil de Sécurité portant renouvellement du mandat de la MINUSMA, ‪‪le 29 mars 2019, à New York, la mission a échangé avec les autorités maliennes et les différents acteurs de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale au Mali issu du processus d’Alger ; constatera de visu les progrès et les difficultés enregistrés dans la mise en œuvre de cet Accord, singulièrement les mesures contenues dans le paragraphe 4 de la Résolution susvisée. Aussi a-t-elle recueilli les éléments d’appréciation nécessaires à l’évaluation du mandat actuel de la MINUSMA dans la perspective de son renouvellement en fin juin 2019, soutenu les efforts visant à lutter contre les menaces terroristes dans la région du Sahel et maintenu l’attention de la Communauté internationale sur la situation au Mali et dans la région du Sahel.

Si le Rapport d’Antonio Guterres se veut encourageant et positif, il dénote aussi d’un grand réalisme face aux défis sécuritaires complexes du Mali et devra servir de base aux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le renouvellement en juin du mandat de la MINUSMA.

Les dernières consultations régulières entre le Gouvernement du Mali et l’Organisation des Nations Unies, depuis le déploiement de la MINUSMA dans notre pays, remonte en novembre 2017.

Cyril ADOHOUN

Source: L’Observatoire