C’est à Faladié, dans les locaux de l’alliance pour refonder la gouvernance en Afrique ‘’ARGA-Mali’’ que s’est tenue ce dimanche 6 janvier 2019, la conférence de presse de la plateforme ‘’sauvons la région de Mopti’’. Une plateforme créée dans le but de donner plus de précisions sur la situation sécuritaire qui prévaut dans cette partie du Mali depuis 6 ans. Étaient présents pour discuter sur la question, le coordinateur national de la plateforme, Mama Samassekou, son adjoint, Souleymane Diabenta et le secrétaire administratif de la plateforme Ibrahim Baba Kassé aussi accompagné par son adjoint Boukari Témé.

Soucieux de cette situation qui prend des proportions inquiétantes, la jeunesse, à travers les associations et les mouvements de jeunes de toutes les localités qui composent la cinquième région s’est réunie dans une seule plateforme avec comme mission de sauver Mopti, la terre qu’abritaient leurs aïeux. Selon les initiateurs de ce mouvement, il serait très imprudent comme on le voit présentement, si l’on veut circonscrire et résoudre urgemment cette crise qui perdure et se généralise de jour en jour, d’indexer tout de suite une communauté ou une ethnie comme seule responsable d’un crime. C’est pourquoi cette plateforme s’est conçue en exclusivité avec une représentation de l’ensemble de la population qui habite cette région : Peuhls, Dogons, songhrai, Bambara, Mossi et autres sous l’œil observateur et la participation de la jeunesse de l’association Gina Dogon et Tabital Pulaaku.

Son coordinateur national dans son allocution a demandé à chaque Malien, où qu’il se trouve et quelle que soit sa croyance, son appartenance ethnique ou politique de prier non seulement pour le repos des âmes de toutes les victimes de la crise, mais aussi pour le retour de la paix dans notre pays. Il précisera également que la plateforme ‘’Sauvons la région de Mopti’’ n’analyse pas le problème sous le prisme de l’ethnie, mais que des questions géopolitiques semble légitimes d’être posées pour appréhender les problèmes auxquels les populations de la région font face ces dernières années. Selon lui, l’état malien sur qui beaucoup fondent tout leur espoir pour ramener la paix doit se montrer de bonne foi à mettre un terme à cette crise, la plus violente et barbare de notre histoire et qui, si l’on ne se manifeste pas, risquerait d’entamer la cohésion nationale si essentielle à l’édification d’une nation forte.

La plateforme dit avoir certes apprécié la visite du président de la République, son excellence Ibrahim Boubacar Keita à koulogon, après le massacre de 37 personnes, le 1er janvier dernier par des bandits armés non identifiés, un acte fortement symbolique, mais qui restera vide de sens si des mesures concrètes ne sont pas prises pour poursuivre et sanctionner leurs auteurs.

Il terminera son allocution en invitant toutes les autorités politiques et administratives, la classe politique, les leaders religieux et communautaires, la société civile et la communauté internationale à travers la MINUSMA à leur venir en aide pour le retour de la paix, pour soigner et donner à manger à la population qui vit dans une véritable prison à ciel ouvert. Pour le secrétaire administratif, Ibrahim Baba Kassé, le plus important lors de la visite du président de la République est son discours dans lequel il a insisté sur l’union puisque pour le secrétaire administratif, il est grand temps de s’unir pour combattre ensemble l’ennemi commun qui n’est autre que le terrorisme, pour cela, l’état doit se monter plus fort en s’engageant à traquer les bandits partout où ils se trouvent et montrer l’exemple qu’ il est le seul détenteur du monopole de la justice et de la sécurité. Selon Boukari Témé, secrétaire administratif adjoint, aucun crime commis par un individu ne doit être associé à la communauté à laquelle appartient son auteur, mais à la personne coupable de l’acte. Pour monsieur Témé, si toute la population se donne la main pour punir ensemble les auteurs des exactions, quel que soit la communauté à laquelle ils appartiennent, le problème de l’insécurité sera résolu.

ISSA DJIGUIBA

Source: Le Pays