Ayant échoué à maints niveaux dans le processus de paix, l’Algérie offre encore ses services au Mali pour mettre en œuvre la Loi d’entente nationale.

Pour mettre en pratique la Loi d’entente nationale,  Ibrahim Boubacar Kéita a laissé entendre qu’elle sera conforme à celle d’autres pays confrontés aux mêmes phénomènes. Et plus qu’un indice, IBK fait surtout référence à un pays voisin et en première ligne dans le processus de paix. L’Algérie est plus qu’une partenaire, elle a été un modèle notamment à travers  sa la loi de “concorde civile”.

Pour concrétiser cette volonté de trouver une solution pacifique au conflit dans le Nord, le pouvoir IBK s’inspire du chef de file de la médiation, l’Algérie qui a une longue et riche expérience en la matière. Si beaucoup ont vu en la visite du Premier ministre un moyen de relancer de processus, ils ont oublié l’expertise que le régime Kéita va avoir auprès de ce pays.

Faisant partie de la délégation reçue en Algérie, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, s’est félicité de la disponibilité du pays de Bouteflika à l’égard du nôtre pour l’élaboration d’une Loi d’entente nationale. M. Coulibaly faisait surtout un plaidoyer afin que l’Algérie puisse aider dans notre pays en vue de faire aboutir à la Loi d’entente nationale, qui tire son  inspiration de celle de la réconciliation nationale algérienne.

Au sortir d’un tête-à-tête avec son homologue algérien, Abdelkader Messahel, Tiéman Hubert Coulibaly a précisé toute l’attente du Mali. “C’est une nécessité pour que nous ayons une charte sur l’entente nationale. Bien entendu, l’Algérie a annoncé qu’elle était disposée et disponible à participer à tout travail de conception et de réflexion pouvant aider le Mali, très rapidement à concrétiser cette volonté présidentielle en vue d’élaborer une loi d’entente nationale”, a-t-il expliqué.

La loi en question

Selon les explications d’IBK,  “le projet de Loi sur l’entente nationale” qui sera présenté “dans les semaines à venir” prévoit donc “l’exonération de poursuites de tous ceux impliqués dans une rébellion armée, mais qui n’ont pas de sang sur les mains”.

Il comportera également “des mesures d’apaisement après l’accélération des procédures en cours et les réparations accordées aux victimes reconnues”, ainsi qu’un “programme de réinsertion pour tous ceux qui déposeront les armes et s’engageront publiquement à renoncer à la violence”, a affirmé le chef de l’Etat. Mais il “ne constitue ni une prime à l’impunité ni un aveu de faiblesse. Encore moins un déni du droit des victimes”, a-t-il averti.

Pour réussir cette loi, l’Algérie se veut en première ligne et souhaite redorer son blason dans la crise du Nord du Mali.

Alpha Mahamane Cissé

Source: L’indicateur du Rénouveau-Mali