L’Organisation des Nations unies prévient qu’elle devra limiter ses efforts de maintien de la paix au Mali pendant plusieurs mois, à moins que le Canada n’y prolonge sa mission afin d’éviter une interruption des évacuations médicales.

Les répercussions du retrait canadien ont été décrites dans un rapport publié lundi par le comité permanent de la Chambre des communes sur la défense nationale. Les élus en avaient entendu parler lors d’une visite effectuée dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en février.

Le Canada a déployé huit hélicoptères et 250 militaires au Mali. Leur mission est d’effectuer des évacuations d’urgence des Casques bleus et des travailleurs de l’ONU blessés. Ils doivent revenir au pays le 31 juillet.

Mais les Roumains, qui assureront la relève après le départ des Canadiens, n’arriveront pas au Mali avant la mi-octobre. Cet intervalle est jugé «alarmant» par de hauts responsables des Nations unies. Dans son rapport, le comité dit avoir appris que l’ONU devra «réduire considérablement leur périmètre de patrouille», de même que les services qu’elle fournit aux collectivités.

Cet avertissement est rendu public dans la foulée du récent refus du gouvernement Trudeau de laisser les Casques bleus canadiens au Mali jusqu’à la mi-octobre, malgré la demande officielle de prolongement de la mission par l’ONU.

Le gouvernement s’est peu expliqué sur sa décision. Selon le comité, les cadres militaires canadiens ont insisté sur l’importance de rapatrier les hélicoptères Chinook et Griffon et leurs équipages en juillet 2019, «afin d’éviter une interruption des services au pays». Le déploiement des appareils au Mali ralentit aussi la formation des équipages des Chinook au Canada, car les pilotes en mission au Mali sont aussi instructeurs. Les membres du Comité disent avoir également appris «que les hélicoptères devront être rapatriés pour un entretien et une mise à niveau logicielle».

La Presse canadienne