La force de l’Onu au Mali a escorté une délégation de la junte dans cette région. Elle souhaite également enquêter sur les attaques du week-end dernier.

Au Mali, 48 heures après le massacre de civils survenu dans quatre villages du centre du pays, les autorités militaires ont dépêché une délégation dans les zones où les drames se sont produits. Mardi (21.06.2022), la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali) a convoyé des responsables militaires et administratifs maliens sur les lieux des crimes afin d’évaluer l’ampleur des dégâts et évacuer les blessés.

Pour rappel, les groupes djihadistes ont tué 132 civils dans la région de Bandiagara, selon le dernier bilan officiel. Le gouvernement accuse les hommes de la Katiba Macina, le groupe du prédicateur peul Amadou Kouffa.

Olivier Salgado, l’un des porte-paroles de la Minusma, explique comment la mission de l’Onu vient en aide aux populations touchées par les attaques djihadistes.

Lisez ou écoutez son interview ci-dessous. 

Olivier Salgado : A la demande des FAMa (Forces armées maliennes), la Minusma a aidé à l’évacuation de blessés hier (20.06.2022), vers la ville de Sévaré. D’autres dispositions sont envisagées visant à assister les populations et à renforcer leur sécurité.

À cet égard et en fonction des besoins, la Minusmapourrait très rapidement dépêcher une patrouille terrestre, une reconnaissance aérienne ou encore des efforts de dissuasion aériens.

“La Minusma est à la disposition des autorités maliennes” (O. Salgado)

DW : Que répondez vous à ceux qui accusent justement la Minusma d’être absente dans cette partie du pays ?

Olivier Salgado : Les Casques bleus les plus proches sont basés à Ogossagou. Des Casques bleus sénégalais qui avaient été établis là, il y a deux ans environ, suite à un massacre dont vous souvenez vous-même. La Minusma patrouille sur tout le secteur, sur la route nationale quinze, de façon constante. C’est une zone contestée. Comme vous le savez, il y a eu des attaques sur les ponts de Yawakanda et Songho à l’automne dernier. Donc, nous sécurisons la reconstruction des ponts avec les FAMa, depuis plusieurs mois. Ces Casques bleus sénégalais sont à Ogosssagou. Donc c’est éloigné de l’endroit dont on parle. Mais c’est une situation qui nous préoccupe réellement. Et, c’est important, un point relatif aux droits de l’homme : la Minusma a diligenté une enquête sur les circonstances précises des attaques dont on parle. Il s’agira ici de soutenir les autorités maliennes compétentes dans leurs efforts visant à identifier et à traduire en justice les auteurs de ces actes odieux.

La violence partie du nord du Mali en 2012 a touché le centre en 2015 avec l’installation de la Katiba Macina, menée par le prédicateur peul Amadou Kouffa et affiliée à Al-Qaïda.

DW : Selon nos informations, les forces armées maliennes auraient lancé aussi une opération de ratissage permettant d’identifier les auteurs de ces crimes et de les capturer. Est ce que la Minusma va accompagner les FAMa dans ce processus ?

Olivier Salgado : Je vous demanderai de vous tourner du côté des FAMa pour ces opérations dont je n’ai pas le détail. Sachez simplement que la Minusma est à la disposition des autorités malienneset des forces armées maliennes et répondront présent quand les besoins seront exprimés.

Source: DW