Signer depuis mai juin 2015, l’Accord pour la paix au Mali qui devait être mis en œuvre en 18 mois, est, trois ans après au stade de balbutiements. Une situation qui a obligé les Nations- Unies de sortir de leur réserve et d’envisager d’identifier et de sanctionner ceux qui bloquent la mise en œuvre de l’Accord. Une intervention qui est appréciée par  les acteurs.

Compte tenu du retard accusé dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix entre l’État et les groupes armés signataires, les Nations-Unies ont annoncé leur intention d’identifier et de sanctionner   ceux qui font obstruction. Une intention appréciée par les acteurs, mais qui émet des doutes sur la nature et  la portée de ces sanctions.

«Le nombre d’acteurs constitue aujourd’hui un blocage dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Est ce que les sanctions telles que le gel des avoirs et les interdictions de voyages peuvent les atteindre pour la majorité ? J’invite donc l’ONU à réfléchir sur la nature de ses sanctions contre ceux qui entravent la bonne mise en œuvre de l’accord», a dit Fahal Alma moud de la plateforme.

Du côté des Nations-Unies, on rassure qu’au-delà du gel des avoirs et des interdictions de voyages, d’autres sanctions sont envisagées en vue de lever tous les blocages.

Selon Koen Davidse, l’Adjoint du Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies au Mali «nous avons établi un Comité de sanction, nous attendons les membres du Conseil de Sécurité de réfléchir sur les éventuelles sanctions qui vont être prises. Ce qui veut dire qu’il est désormais très important pour les parties maliennes de vite mettre en œuvre cet accord».

Depuis la signature de l’Accord en 2015, les parties n’ont de cesse de se rejeter la faute des blocages dans le processus de mise en œuvre. Cette intervention des Nations-Unies va permettre de faire bouger les lignes à condition d’être neutre.

«Il faut que les Nations-Unies prennent sérieusement les sanctions. Que les fautifs, soient forts ou faibles, il faut lui appliquer la sanction de façon optimale et surtout neutre», conseille, Azzaz Loudagdag, Secrétaire Politique de la Plateforme.

Pour l’émissaire de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif, il est temps pour les Maliens de passer des promesses aux actes en respectant les échéances convenues.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT