Devant les hommes de médias ce 10 juin 2017 à Bamako,  le Président du Parti Africain pour la Renaissance  (Parena), Tiébilé Dramé, a expliqué la position de son parti sur la question de la révision constitutionnelle dont le référendum est prévu pour le 19 juillet prochain.

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« Si la constitution n’est ni le Saint Coran, ni la Sainte bible, elle ne doit pas, elle ne peut pas être révisée sans dialogue politique, sans concertation avec l’opposition et les forces vives du pays », a précisé Tiébilé Dramé. Selon lui, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, et son gouvernement tentent en ce moment un passage en force qui procède du mépris et de l’arrogance et qui heurte la conscience démocratique.

Pour le Président du Parena, cette révision est initiée au moment où les 2/3 du territoire sont en proie à une insécurité rampante. « Au moins 500 personnes sont mortes dans notre pays du 1er janvier au 8 juin 2017. Plus de 500 écoles sont restées fermées au nord et au centre. Des dizaines milliers d’élèves sont restés à la maison à la merci des démos de la rue et des djihadistes. Des centaines d’enseignants craignant pour leurs sécurités ont abandonné leurs classes et leurs élèves. Au moins 70 sous-préfets ont été contraints de fuir leurs postes. Dans ces conditions, vouloir organiser un scrutin référendaire relève de la cécité et du manque de sagesse. C’est une révision pour rien à l’exception de la volonté de créer d’un monarque, un ‘’mansa, un faama’’ comme jadis au Mandé, comme jadis au pays de Ségou », a-t-il déclaré.

Selon Tiébilé Dramé a également ajouté : « Ce qui est en cours, n’est pas une révision, c’est un bricolage de la constitution de 1992. La dernière preuve de bricolage est apportée par l’avis émis par la Cour Constitutionnelle le 6 juin. Les neufs juges de la constitutionnelle ont relevé, entre autres, que dans leur précipitation, les bricoleurs ont omis une disposition essentielle du serment que le Président élu doit prononcer : La défense de l’indépendance de la patrie et de l’intégrité du territoire national. Quelle est la portée d’une telle omission ? Simple oubli ? L’histoire le dira. Dans tous les cas, nos bricoleurs sont obligés de retourner devant le parlement, car malgré leur toute puissance, ils n’ont aucun droit de procéder à des ‘’tugutugu’’ (des retouches) sur la loi fondamentale »,a-t-il ajouté.

Ousmane BALLO, afrikinfos