Enlevé à son domicile par des hommes armés dont les identités ne sont toujours pas connues et sans nouvelles de lui depuis plusieurs semaines déjà, le maire de Tarkin, Baba Ould Cheickh, a réapparu mais sans vie avec la gorge tranchée.

La plupart des observateurs estimaient qu’il s’agissait d’un cas de règlement de compte ; car le maire traînerait derrière lui plusieurs dossiers scandaleux. Il a été accusé d’être un des leaders du MUJAO et le bras financier et matériel du GATIA, surtout lors des affrontements de Tabancort.

Dans l’enquête sur la fameuse affaire de 2009 dite « Air cocaïne », son nom avait été cité.

Il a été donc arrêté par les forces de sécurité maliennes en avril 2013 pour trafic de drogue, puis libéré quelques mois pour « absence de preuves».

Baba Ould Cheikh a participé à la médiation pour la libération des otages européens enlevés par des groupes djihadistes. Tous, sont convaincus que ce n’est pas une simple disparition. Soit le rapt a été effectué par des Hommes avec qui il avait un différend, ou ce sont des Islamistes qui l’ont organisé.

Une zone de grande insécurité
En cette période, le Nord du Mali était sous la coupe des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, chassés en 2013 à l’issue de l’opération française Serval actuellement sous la nouvelle appellation ‘‘Barkhane’’.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères. Cela, malgré la signature en mi-juin 2015 de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger.

Il est à noter que les groupes extrémistes ont continué à intimider les populations et attaquer les forces armées maliennes, l’opération française Barkhane et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

C’est dans cette turbulence que le Maire de Tarkint, Baba Ould Cheickh, a été enlevé entre les 21 et 23 janvier 2018 dernier, à son domicile par six terroristes armés, pour enfin être exécuté.

Par Modeste Dossou

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