BAMAKO- Le Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maiga, a affirmé dimanche qu’il gardait comme objectif de faire avancer l’application de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, assurant que des “mesures fortes” seront prises “très rapidement” pour renfoncer la sécurité des Maliens.

“Tant que nous n’aurons pas avancé sur le processus DDR (démobilisation, désarmement, réinsertion), nous ne pouvons pas soustraire aux groupes terroristes la base de recrutement qui leur est offerte”, a-t-il souligné dans un entretien à l’AFP, affichant sa volonté de “faire avancer le processus avec l’appui des partenaires”.

“Dans (la droite ligne) des orientations du président de la république, la sécurité des Maliens est une priorité du nouveau gouvernement et très rapidement des mesures seront prises”, a-t-il soutenu.

  1. Maiga a été désigné le 30 décembre à la tête du gouvernement par le président Ibrahim Boubacar Keïta après la démission de son prédécesseur, Abdoulaye Idrissa Maiga.

“Dans le centre, le gouvernement dévoilera un programme dans les jours à venir”, a expliqué cet ancien journaliste de 63 ans, ex-ministre de la Défense et ancien patron des services de renseignement.

“Nous prendrons les mesures les plus fortes pour assurer la liberté d’activité des Maliens. Nous allons également voir comment, avec les forces religieuses saines, nous pouvons organiser la riposte doctrinale”, a expliqué le chef du gouvernement.

Dans le centre, le nouveau Premier ministre promet “la mise en place d’un service public itinérant pour apporter aux populations un service en matière de santé, d’éducation, et d’activités économiques”.

Concernant le contenu de la loi “d’entente nationale” annoncée le 1er janvier par le chef de l’Etat, il a indiqué que “les orientations du président Ibrahim Boubacar Kéita sont claires: l’exonération de poursuites concerne particulièrement ceux qui ne sont pas impliqués dans les crimes de sang”.

“Il s’agit de citoyens qui se sont retrouvés dans ces histoires sans avoir commis l’irréparable”, a-t-il expliqué, précisant que “tous ceux qui renoncent à la violence et qui n’ont pas commis des crimes de sang seront réinsérés dans le tissus social”.

Dans son message de fin d’année, le président Boubacar Keita, a annoncé que son pays va se doter d’une loi “d’entente nationale” pour parvenir à la paix et la stabilité dans son pays en s’inspirant de la Charte pour la paix et la réconciliation algérienne qui a permis de tourner la page de la tragédie nationale.

Pour “mettre fin à certaines supputations” sur un éventuel report des scrutins prévus en 2018, M. Keita a réitéré “l’assurance que toutes les élections – et plus particulièrement la présidentielle et les législatives – se tiendront dans le respect des délais constitutionnels”.

“Je suis à la tâche, je travaille, et j’assume parfaitement la difficulté d’hériter d’un pays que certains avaient plongé dans le chaos et voulaient détruire”, a-t-il simplement déclaré, qualifiant l’année à venir de “cruciale” pour le Mali.

Pour “conforter la réconciliation nationale”, cette charte “propose des mesures spéciales de cessation de poursuite ou d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012”, a-t-il indiqué.

Il comportera également “des mesures d’apaisement après l’accélération des procédures en cours et les réparations accordées aux victimes reconnues”, ainsi qu’un “programme de réinsertion pour tous ceux qui déposeront les armes et s’engageront publiquement à renoncer à la violence”, a affirmé le chef de l’Etat.

APZ