DÉCRYPTAGE – Base principale de l’opération «Barkhane» et terrain des combats au Sahel, cet État traverse une crise politique. Des manifestations hebdomadaires réclamant le départ du Président provoquent une instabilité inquiétante pour les forces françaises.

● Un président en sursis

Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, président de la République du Mali depuis 2013, vit comme un chef d’État assiégé. Depuis les élections législatives organisées en mars dernier, en pleine crise du Covid, et dont les résultats ont été étrangement modifiés par la Cour constitutionnelle, il est sur la sellette. Des manifestations chaque vendredi à Bamako réclament purement et simplement son départ.

D’emblée, la régularité du scrutin a éveillé la méfiance: le 25 mars, quatre jours avant l’ouverture du vote, le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, et six membres de sa délégation ont été enlevés par des hommes armés dans la région de Tombouctou, au nord du pays. Depuis, on est sans nouvelles de lui. Ensuite, les résultats du dépouillement selon lesquels le Rassemblement pour le Mali (RPM), la formation d’IBK, avait remporté 43 sièges sur 147 ont été révisés en faveur du RPM à 53 élus. Le soupçon de tripatouillage, ajouté à un appauvrissement du pays, à de sanglants conflits ethniques entre Peuls

Source: lefigaro