La junte au pouvoir avait appelé la population à descendre dans les rues des grandes villes pour dénoncer les sanctions prises par les Etats ouest-africains le week-end dernier. Les manifestants s’en sont pris aussi à la France, accusée d’être derrière la Cédéao.

Très forte mobilisation populaire ce vendredi au Mali. La junte au pouvoir avait appelé la population à descendre dans les rues des grandes villes pour dénoncer les sanctions prises par les Etats ouest-africains le week-end dernier.

Bamako, par exemple, la foule s’est pressée toute l’après-midi pour écouter les orateurs s’en prendre aux dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), mais aussi à la France, ancienne puissance coloniale, accusée d’être derrière la Cédéao.

Aujourd’hui le monde entier voit où se trouve la légitimité populaire“, a déclamé le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga devant des milliers de Maliens parés aux couleurs nationales vert, jaune et rouge et massés dans la capitale sur la place de l’Indépendance.

Toute l’Afrique regarde le Mali aujourd’hui, dans une certaine mesure le destin de l’Afrique se joue au Mali aujourd’hui“, a déclamé dans une harangue aux forts accents de patriotisme, de résistance et de panafricanisme ce vétéran de la politique intronisé par les militaires à la tête d’un gouvernement dit de transition.

Le nom du président Vladimir Poutine a été scandé pour exprimer le vœu, nourri par une partie de la population, d’une intervention russe. Le chef du gouvernement a remercié la Russie et la Chine pour s’être opposées mardi à l’adoption au Conseil de sécurité d’un texte soutenant les sanctions de la Cédéao contre le Mali.

Manifestant lors du rassemblement populaire à Bamako (Mali), le 14/01/2022FLORENT VERGNES/AFP or licensors

Présence française contestée

Une partie de la population malienne réclame le désengagement de la France, présente militairement au Mali et dans la région pour combattre les groupes djihadistes.

La France a d’ailleurs fait savoir ce vendredi, qu’elle comptait rester au Mali, mais pas “à n’importe quel prix“.

C’est ce qu’a précisé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, aux côtés du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Dimanche dernier, les dirigeants ouest-africains ont adopté une série des sanctions contre le Mali. Ils reprochent à la junte militaire de s’accrocher au pouvoir, et d’avoir prolongé la durée de la transition.

Ce à quoi les militaires maliens répondent en soulignant l’insécurité régnant dans le pays, qui empêche, selon eux, l’organisation d’élections.

 

Source : euronews