Le torchon brûle entre le président du Comité de suivi de l’accord de paix, l’Algérien Ahmed Boutache, et la Coordination des mouvements de l’Azawad, la CMA. Dans une lettre ouverte, Ahmed Boutache vilipende la CMA qu’il accuse d’être à l’origine des blocages dans l’application de l’accord de paix au Mali.

combattant rebelle bandit touareg azawad cma mnla plateforme gatia

Ahmed Boutache, le président du Comité de suivi de l’accord de paix au Mali, est d’habitude extrêmement mesuré dans ses déclarations. Mais dans une lettre acerbe adressée à Brahim Ould Sidati, le représentant de la CMA, il accuse les ex-rebelles de ne pas honorer leurs engagements « une fois de plus et une fois de trop », en ne libérant pas le camp 1 de Kidal. Ce camp qui doit servir de base aux soldats du MOC (les patrouilles communes entre signataires de l’accord de paix et les militaires maliens).

« Les manœuvres politiciennes aux desseins inavoués » n’ont que trop duré, estime enfin Ahmed Boutache qui menace de ne plus payer les indemnités des représentants des ex-rebelles. Une déclaration au vitriol qui n’a évidemment pas plu à la CMA.

Joint par téléphone, Brahim Ould Sidati dément point par point : « Nous avons accepté de libérer le camp mais nous voulons y laisser une garde armée le temps que les soldats s’installent, dit-il, car c’est un point stratégique de Kidal ». Quant aux accusations du président du CSA, les ex-rebelles estiment que c’est « l’Algérie qui est à la manœuvre » et qui dicte « la conduite d’Ahmed Boutache ». « Tout ça, c’est à cause des déclarations du président français à Gao », disent-ils. « L’Algérie se cherche un bouc émissaire pour expliquer la lenteur du processus, ils mettent ça sur le dos de la CMA », estime Ould Sidati.

RFI