La présidente LR du conseil régional d’Île-de-France a passé la journée de vendredi sur la base tactique de Gao. Elle a rendu hommage à Marc Laycuras, le jeune médecin militaire tué le 2 avril.


De notre envoyé spécial au Mali

Au terme d’une tournée africaine passant par le Sénégal et le Mali, Valérie Pécresse a été reçue vendredi sur la base tactique de Gao, le cœur névralgique de l’opération Barkhane. Au moment de relancer les partenariats de co-développement avec ces pays, la présidente LR de la région Île-de-France a souhaité rendre hommage aux soldats français engagés dans la lutte contre les terroristes islamistes.

Elle a déposé une gerbe à la mémoire de Marc Laycuras, le 24e militaire français tombé au Mali depuis le début des opérations françaises en 2013. Le jeune médecin militaire a été victime d’un engin explosif le 2 avril lors d’une mission dans l’Est du territoire Malien.

Après un exposé de la situation militaire par des représentants de l’état-major et des chefs de corps, Valérie Pécresse a pu échanger avec les soldats des différentes unités de la base. Lors de sa visite, elle a vu le retour de certains militaires engagés actuellement dans les forêts de la région du Gourma. Cette zone sensible est considérée comme un sanctuaire des groupes djihadistes armés. Les forces françaises y conduisent des offensives quotidiennes.

Six jours plus tôt, dans cette région frontalière du Burkina, les militaires de Barkhane, associés aux forces armées maliennes, ont «neutralisé» plusieurs terroristes, capturé des prisonniers et mis la main sur de nombreux moyens matériels. En visitant la plate-forme opérationnelle de Gao, l’élue francilienne a pu se hisser à l’intérieur des hélicoptères Tigre et NH90. Elle s’est entretenue avec de jeunes militaires ayant participé aux derniers assauts de Gourma.

Déplacement sous escorte
Lors d’un déplacement sous escorte et gilet pare-balles, elle est également sortie de la base pour se rendre dans les maraîchages voisins où l’armée conduit parallèlement une action civilo-militaire de développement en faveur de l’agriculture. L’opération devrait couvrir prochainement une surface de 8 hectares. Cette entreprise constitue une aide précieuse pour près de 200 familles de maraîchers maliens qui se trouvent désormais en capacité d’autofinancer une partie de leur matériel.

Pour Valérie Pécresse, ce soutien au développement local s’inscrit dans la politique de coopération qu’elle souhaite relancer au Mali. La présidente d’Île-de-France pense que la lutte contre la menace djihadiste dans ces pays doit être menée sur deux fronts, militaire et politique. Elle veut soutenir le retour volontaire des Maliens via un soutien économique et une aide dans le domaine de la formation.

Devant la presse malienne, vendredi soir à Bamako, elle a insisté sur l’urgence de trouver des solutions nouvelles pour ces pays ciblés par l’intégrisme. «Il faut lancer un plan Marshall pour l’Afrique» a plaidé Valérie Pécresse, après une journée intense avec les soldats de l’opération Barkhane, engagés eux aussi dans la reconstruction du Mali.

Le Figaro