Les images sur l’épuration des peuls au centre du Mali menée par les Forces armées maliennes ( FAMA) et qui circulent cette semaine sur les réseaux sociaux suscitent l’indignation et la colère des observateurs qui pointent auparavant le silence des journalistes, des intellectuels, des ONG sur place. Cette omerta des autorités de Bamako depuis une semaine avant de reconnaître les faits interpelle d’abord l’Union africaine dont le 31ème sommet s’ouvre dans quelques jours à Nouakchott.

Les peuls qui représentent près de 14 pour cent de la population malienne font l’objet depuis déjà des années de harcèlements de la part des forces armées du Mali (FAMA) et des milices d’autodéfense des Dogons qui se sentent également menacés depuis 2012 par les rebelles touareg de l’AZAWAD et notamment les jihadistes qui avaient occupé le Nord du Mali. L’intervention française avec l’opération Serval a au contraire exacerbé ces querelles inter-ethniques.

Ce groupe ethnique très répandu de Dakar à Djibouti est considéré par les autorités de Bamako comme étant proche des terroristes islamistes qui ont pignon sur rue au centre du Mali.L’absence d’état conduit les forces armées maliennes à occuper cette zone et commettre assez souvent de pires atrocités envers les femmes et enfants peuls.C’est cette épuration ethnique que les réseaux sociaux ont réussi cette semaine à filmer et diffusé à travers le monde.Et pourtant le professeur sénégalais et ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en Afrique centrale Abdoulaye Bathily avait averti il y a quelque mois un risque de génocide anti-peul dans le delta du Niger et envoyé une sonnette d’alarme aux autorités de Bamako pour aider les peuls.Malheureusement cela n’a servi à rien. Il a fallu attendre la diffusion cette semaine par les réseaux sociaux des images les plus horribles de cette épuration ethnique pour que les autorités maliennes reconnaissent les faits.

Depuis des mois c’est l’omerta sur ce génocide qui suscite indignation et colère des observateurs qui pointent le silence des intellectuels et même les rédactions africaines voire les ONG sur place. Cette situation interpelle l’Union africaine dont le 31ème sommet s’ouvre dans quelques jours à Nouakchott mais avant tout le président malien IBK pour que les coupables soient punis.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 23 juin 2018)

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com