Le Mali doit lancer une nouvelle opération militaire majeure dans sept régions de l’est et du centre du pays pour «contrer les menaces terroristes et criminelles» et affirmer l’autorité de l’État.

Sous le commandement direct du chef d’état-major général des forces armées, l’opération Maliko est «instituée pour restaurer l’État du Mali dans ses fonctions souveraines dans certaines de ses régions, sur la base de l’action des forces armées et de sécurité maliennes, »selon le décret du jeudi 30 janvier signé par le président Ibrahim Boubacar Keïta.

«l’objectif final souhaité» de l’opération Maliko est de mettre fin aux «menaces terroristes et criminelles», de faciliter le retour des populations déplacées, de rétablir l’administration publique etl’État de droit, et «d’affirmer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire. »

Maliko est divisée en deux théâtres d’opérations avec des commandants distincts: le théâtre de l’Est, dont le siège est à Gao, couvre les régions de Gao, Ménaka et Kidal; et le Théâtre Centre couvre les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou et Taoudénit, avec son siège à Sévaré.

Les deux commandants de théâtre, auront autorité sur les forces militaires et de sécurité, les forces paramilitaires et les ressources militaires dans leurs zones géographiques. Ils seront responsables de la planification et de la conduite des opérations, de la protection civile, de la protection des forces et de la sécurité des «principaux actifs et installations».
Les commandants auront des pouvoirs étendus «correspondant aux exigences de défense et de sécurité», y compris la capacité d’imposer des restrictions sur les mouvements, les modes de transport et l’accès à des zones spécifiques, ainsi que d’isoler et de fouiller les localités.

L’ampleur de la nouvelle opération n’est pas claire, mais le Premier ministre Boubou Cissé a annoncé la semaine dernière une campagne pour recruter 10 000 nouveaux membres des forces de défense et de sécurité, ce qui pourrait faire grimper les effectifs . Cela « permettrait à nos forces armées et de sécurité d’être beaucoup plus présentes en quantité et j’espère en qualité dans les zones où elles ne l’étaient pas », a déclaré Cissé.

L’opération Maliko «prend en compte la coopération transfrontalière, régionale et internationale», indique le décret, faisant référence aux diverses interventions militaires dans la région, notamment la mission antiterroriste de l’Opération Barkhane dirigée par la France au Sahel.

Le 13 janvier, le président Emmanuel Macron et les dirigeants des pays du G5 Sahel – Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie – ont annoncé une nouvelle Coalition pour le Sahel qui verra une coordination accrue entre les forces françaises et locales centrées sur Zone tri-frontalière -Mali-Burkina Faso-Niger et ciblant en priorité l’État islamique.

Source: intellivoire