Les Djihadistes sont présents dans la région de Mopti. Ils utilisent toutes les approches possibles pour détruire les édifices de l’Etat et verser le sang des militaires et civiles. Le cauchemar est presque quotidien. La réplique de l’Etat n’est pas  à hauteur de souhait.  Les populations s’enlisent dans l’inquiétude totale. L’incertitude se dessine à l’horizon pour le retour d’une vie normale dans la région de Soudou Baba.  

Région de Mopti, les djihadistes ont annexé la contrée il y a bien longtemps. Autres fois des attaques sporadiques étaient enregistrées. C’était la nouvelle stratégie des forces du mal qui peinaient à s’installer confortablement dans le nord. Elles décidèrent alors d’élargir le champ d’intervention sanglante afin d’étouffer les forces armées et de sécurités maliennes dont l’effectif n’est pas élevé et confrontées à un véritable problème de moyens.

Le phénomène s’installe petit à petit et aujourd’hui presque toutes les contrées de la région de Mopti reçoivent de façon quotidienne la visite des djihadistes. Après leur passage dans un village, le deuil se manifeste. Ils tuent, saccagent et emportent tout ce qui pourrait leur être utile.

Il y a deux semaines, le gouvernement malien dans le souci d’endiguer  le fléau a appliqué la mesure d’interdiction de circulations de motos et pickup up dans certains cercles. La décision controversée n’a enlevé en rien les attaques récurrentes.

Samedi dernier, présent à Mopti, des nouvelles d’une série d’attaques nous parviennent. Plus de cinq. Deux via le mode opératoire des engins explosifs qui ont fait des pertes en vie humaine considérables. D’autres ont été enregistrées au pays Dogon parmi lesquelles la plus sanglante fut le cas d’un village où des habitants innocents furent lâchement assassinés par un groupe d’hommes armés qui étaient sur des motos.

Ces attaques, les FAMAs n’en peuvent rien pour des raisons évidentes que les citoyens maliens savent. Problèmes de moyens adéquats et elles arrivent toujours sur les lieux du drame en retard.

Dans la ville de Sévaré, des témoins confirment  que les autorités savent où se trouvent les ennemis, mais aucune disposition rigoureuse n’est prise afin d’aller à leur poursuite et les neutraliser.

Les informations données par les populations sont parfois  prises à la légère. Un habitant du pays Dogon nous explique un cas : «  Nous avions reçu des informations par rapport à des véhicules remplis d’armements présents sur le sol malien vers le Burkina Faso. Séance tenante, nous avions saisi qui de droit et voilà la réponse sèche qu’on nous a infligé : ceux-là qui entrent avec ces armements vont faire quoi avec » ?

‘’A-t-on besoin de poser une telle question lorsqu’on est informé de la présence frauduleuse des armements  sur son territoire surtout en période de guerre contre les terroristes’’ ? S’indigne notre interlocuteur.

La communauté internationale présente au Mali dans le cadre de la stabilisation doit prioriser la cinquième région car si sa gestion échappe aux autorités maliennes, les efforts fournis il y a cinq ans n’auront servi à rien. La survie du Mali en dépend.

Kèlètigui Danioko

Le Pays