La sphère terroriste au Sahel a sans doute subi l’une de ses plus grosses pertes. Le 5 juin dernier, la mort d’Abdelmalek Droukdel, leader d’AQMI, a été largement relayée par les médias locaux et internationaux. D’autant plus que le 18 juin, AQMI a officiellement confirmé la mort de son chef.

 

Abdel Malek Droukdel, figure incontournable de la sphère salafo-djihadiste, et chef d’AQMI depuis la création de l’organisation terroriste en 2007 était impliqué dans de nombreux attentats terroristes, embuscades et prises d’otages au Sahel.

Si les innombrables attentats sont l’œuvre d’AQMI, le groupe a également pu compter sur ses filiales pour réaliser ses crimes. La Katiba Macina, dirigée par Kouffa, est selon certaines rumeurs considérée comme un bon élève par AQMI. Ce même Kouffa qui n’hésite d’ailleurs pas planifier des attaques contre les FAMa et tuer nos enfants! Avec la perte de Droukdel, la filiale de Kouffa risque d’être énormément impactée.

Abou Abderamahman al Maghrebi , Yahya abou el Hamame, Abdelmalek Droukdel, Abou Yahia Al Jazairi, … toutes les figures du terrorisme sahélien sont des étrangers. En effet, principalement d’origines maghrébines ou arabes, les chefs des entités terroristes, ont désiré étendre leur idéologie djihadiste et leurs autorités sur l’ensemble du Sahel.

D’un point de vue stratégique, le conflit malien a été une aubaine. En effet, alors que les revendications (économiques, politiques et sociales) se multipliaient, les communautés, désireuses de disposer de plus de reconnaissance, ont été des leviers pour faciliter l’implantation des terroristes d’AQMI dans le tissu malien.  Kouffa en est le parfait exemple !

Le statut qu’il occupe actuellement auprès des populations est dû à l’appui des groupes terroristes. Ainsi, Kouffa a signé un pacte avec les enfers et devient le représentant d’AQMI auprès de sa communauté. A la merci des leaders étrangers, il en est devenu leur pantin. Il est aussi l’un des premiers à faire preuve de soumission aux terroristes étrangers venus faire couler le sang des siens sur notre territoire.

Les groupes terroristes se battent, avant tout pour élargir leurs territoires, et jouir de plus de pouvoir. Kouffa, chef de la Katiba Macina, s’inspire et s’appuie sur les techniques criminelles, de son « maitre » pour arriver à ses fins. De fait, en multipliant les attaques terroristes, kidnappant des femmes pour en faire les esclaves sexuelles de ses combattants, fermant les établissements scolaires et les centres de santé communautaires, Kouffa détourne la jeunesse et montre son mépris envers sa communauté et les populations. Une preuve de plus que son discours qui se veut s’adresser aux Maliens, notamment aux musulmans, n’est rien d’autre qu’une stratégie pour les leurrer davantage.

En outre, le 18 juin AQMI a officiellement reconnu la mort de son chef sans communiquer sur son successeur. L’organisation terroriste serait ainsi bousculée : qui pour succéder à Droukdel à la tête de l’organisation terroriste ? Comment l’entité entend-elle se réorganiser ? Les filiales d’AQMI sont-elles temporairement indépendantes ?

Deux semaines après la mort de Droukdel, selon certaines sources, Abou Talha al-Libi, un Libyen, serait désigné comme son successeur à la tête d’AQMI. Mais comment va se passer l’entente entre Kouffa et son nouveau chef ? De plus il est important de rappeler qu’à plusieurs reprises, le chef de la Macina a évoqué son désir d’occuper un poste plus important. Impossible ! Car son organisation, AQMI, ne peut être dirigée que par des étrangers. Etrangers auxquels il devra se soumettre et qui, comme tous les autres bandits-terroristes, veulent verser le sang des citoyens pour s’enrichir.

Mamadou Bare

 MALIVOX