Début juillet, des hommes armés avaient pris d’assaut un camp militaire nigérien, à quelques kilomètres de la frontière malienne, tuant 18 soldats et emportant véhicules et matériel. Une attaque revendiquée par l’État islamique dans le grand Sahara (EIGS). Selon les informations recueillies par RFI, l’assaut serait parti d’un point de contrôle clandestin.

L’attaque d’Inates, début juillet au Niger, aurait été préparée depuis un checkpoint situé à Ihaganag. Ihaganag est un petit point dans le désert, situé entre Ménaka et Indelimane, au nord-est du Mali, à quelques kilomètres de la frontière avec le Niger, derrière la forêt d’Ansongo Menaka.

« Selon notre enquête, les assaillants d’Inates ont profité d’un soutien logistique depuis ce poste de contrôle », explique un haut gradé nigérien.

D’après un document de la Mission de maintien de la paix des Nations unies (Minusma) consulté par RFI, les groupes armés signataires de l’accord de paix peuvent installer des points de contrôle dans le nord du Mali. Leur localisation, le nombre de véhicules et les armes qui s’y trouvent doivent être communiqués aux autorités.

Or, dans le dernier compte-rendu de la Commission technique de sécurité de la Minusma, daté du 5 août, les « représentants du gouvernement malien dénoncent la création par la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) d’un checkpoint à Ihaganag ». Considéré comme une menace à la sécurité dans cette région, elles en demandent le démantèlement.

Selon Ilad Ag Mohamed, membre de la cellule communication de la CMA, ce point de contrôle est un poste de sécurité légitime. Et le groupe armé estime que le Niger ne dispose d’aucune preuve pour l’incriminer dans l’attaque d’Inates.

RFI