Réviser la Constitution de 1992 ? Une opération quasi-impossible, pour l’instant, dans notre pays. Et ce ne sont pas les anciens présidents qui diront le contraire. Tous s’y sont essayés, pour des raisons et par des approches et autres démarchesdifférentes, il est vrai, et tous ont lamentablement échoué. Aussi déterminés qu’ils furent, ils laissèrent tous tomber et abdiquèrent face à plus de détermination du peuple qui ne voulait rien entendre.

Le premier à avoir mordu la poussière dans sa volonté de réviser la presque-intouchable et historique constitution du 25 février 1992 a été le président Alpha Oumar Konaré. Sentant la fin de son second mandat proche, il essaya de faire glisser un projet de révision constitutionnelle ; croyant, sûrement, qu’en fin de mandat, il pouvait forcer la main et endormir les Maliens. Mal lui en a pris. Comme un seul homme, le peuple se leva et la contestation fut telle qu’il n’eût besoin de se faire prier pour retirer son projet et renoncer carrément à toucher       auprécieux document.

À sa suite,  c’est ATT qui voulut, avant son départ, modifier la constitution en couplant le référendum aux législatives qu’il se préparait à organiser. Pour ce qui le concerne, les travaux étaient bien avancés avec Daba Coulibaly et son CARI, quand survint le capitaine d’alors, Amadou Haya Sanogo, qui mit fin à toutes ses ambitions et prétentions.

Le dernier à avoir essuyé un échec et une humiliation sans précédent a été celui qui a en charge, de nos jours, la destinée du pays, Ibrahim Boubacar Kéïta. Comme un long feu, son projet de 2017, à peine présenté auxMaliens, est mort. Il n’a pu résister un seul instant à la furie de la Plateforme ANTE-A BANA. Il a tout essayé, à l’époque, en vain. Totalement dépourvu de soutien, il a été obligé, lui-aussi, de renoncer à son projet.

Malheureusement, il n’a tiré aucune leçon de cette mésaventure d’il y’a deux ans et souhaite remettre ça une nouvelle fois. Il oublie que le même peuple est là et plus déterminé que jamais.

 

Makan Koné

  Source: Nouvelle Libération