Un point sombre s’incruste dans l’éclatante victoire annoncée par les forces armées du Mali au Burkina Faso. Les autorités burkinabès qualifient de « répression » l’opération des Fama contre des hommes armés qui ont attaqué le village de Bidi.

 

Malivox.net – Le samedi 16 novembre, « après l’attaque de Bidi, les assaillants se dirigeaient vers le village de Sankoro quand ils ont été interceptés par les FAMa. Après échange de tir les FAMa ont poursuivi les assaillants jusqu’à leur base au Burkina Faso qui a été démantelée », avait indiqué l’armée malienne dans un communiqué.

 

Une version remise en cause ce 18 novembre par le ministre de la defense du Burkina Faso. Dans une lettre adressée à son homologue malien, Moumina Chériff Sy fait part des « plaintes qui nous sont parvenues des populations du village de Abaye dans la commune de Kombri ».

D’après les autorités du Burkina Faso, les hommes armés habillés en chasseurs ne seraient pas des assaillants mais des gens « qui s’étaient mobilisées pour la défense de leur village ».

« Les militaires maliens ont alors procédé à une répression contre les populations du village de Abaye, occasionnant ainsi trois morts, dont un broyé par les roues de véhicules ; des destructions massives d’infrastructures et de matériels », relate le ministre de la défense burkinabè.

Le ministre Moumina Chériff Sy fait état d’une « consternation, même au sein des éléments des Forces de Défense et de Sécurité Burkinabè qui ont procédé à la constatation des faits ».

Au cours de l’opération des forces armées maliennes, le bilan annoncé était le suivant: « 20 individus arrêtés, 10 morts, 43 motos brulées, 01 PM, 02 Carabines chinoises, 10 fusils de chasse, 190 cartouches 7,62 S/long, 70 cartouches de chasse saisies, 10 motos récupérées, 10 téléphones saisis ».

D’après le ministre burkinabè de la défense, « le reste de la population de Abaye terrorisé par cette répression s’est réfugié à Kombori dans un dénuement total » après les arrestations opérées par l’armée malienne.

Le Burkina Faso réclame au Mali la remise des personnes arrêtées au cours de cette opération. Aussi, demande le ministre burkinabè à son homologue malien Dahirou Dembélé, que « toute action de cette nature fasse l’objet d’une coordination entre nos unités ».

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