Ancien chef de la rébellion touareg au Mali, Iyad ag Ghali est à la tête du GSIM, une alliance djihadiste transnationale. Traqué, le seigneur de guerre reste insaisissable.


Les dernières images sur lesquelles il apparaît remontent au 27 juillet 2018. La vidéo diffusée ce jour-là dure près de dix minutes. Assis devant un ordinateur portable posé sur une table, l’homme, la soixantaine environ, arbore un boubou et un turban immaculés. Son visage un peu empâté est encadré par de fines lunettes métalliques et une grosse barbe poivre et sel. Il lit un texte en arabe, invitant la population malienne à “ne pas perdre son temps avec l’élection présidentielle” à venir, et à lui préférer la charia, la loi islamique. Puis il passe aux menaces : “L’ancien et actuel colonisateur, la France, n’est pas parvenu à son objectif : envahir notre pays. […] Ni à vaincre les moudjahidins.” Le chef djihadiste lance alors un appel à “combattre les Croisés et leurs collaborateurs”.

Cet homme qui appelle à la “guerre sainte” n’est pas arabe. Il est touareg, né dans le nord désertique du Mali, avant l’indépendance. Son nom ? Iyad ag Ghali. Aujourd’hui, personne n’est capable de dire où il se trouve. Pourtant, dans l’immensité sahélo-saharienne, tout se sait : la moindre information, la plus infime rumeur se répandent à la vitesse d’un vent de sable. Mais, surtout, il est recherché par tous les services de renseignement et toutes les forces militaires opérant depuis 2013 dans la région.

Source L’Express