Annoncée  pour le 16 décembre 2019 et reportée à cause de l’attaque terroriste ayant couté la vie à 71 soldats nigériens à la veille, le sommet de PAU, se tiendra enfin aujourd’hui,  lundi  13 janvier. Cette rencontre entre les chefs d’Etat du G5 Sahel et le président français Emmanuel Macron  s’apparente à une mise en scène. Car, pour plusieurs analystes, ce sommet n’a d’autres objectifs que de légitimer la présence de la France au Sahel.

Aujourd’hui, les présidents des pays du G5 Sahel se retrouveront à PAU pour répondre à ‘’l’invitation’’  de leur homologue de la France. Il s’agit des présidents burkinabè, malien, tchadien, nigérien  et mauritanien.  Il s’agira pour eux de clarifier leurs positions par rapport au maintien ou non de la Force Barkhane dans leurs pays respectifs.

En effet, la région du  Sahel est aujourd’hui  en proie aux attaques  terroristes et à toutes sortes de trafics. Cette situation, si rien n’est fait, risque de se déteindre  sur toute la sous-région ouest africaine, le continent africain voire même sur la sécurité mondiale.

L’insécurité, faut-il le rappeler, a pris l’ascenseur suite aux différentes interventions de la   communauté internationale, avec comme chef d’orchestre la France après le printemps arabe.

La destruction de la Libye a entrainé l’occupation du Sahel par toutes sortes de groupes parmi lesquels, certains bénéficieraient du soutien de la France pour des raisons géostratégiques et géopolitiques.

Partant de ce constat, il est possible de confirmer que la France est en grande partie à la base de la situation d’insécurité que traverse le Sahel. L’objectif étant géostratégique, la France veut toujours garder la main mise sur cette partie de l’Afrique. Pour cela, elle ne se prive pas de raison. Elle provoque la guerre d’une part,  pour ensuite vouloir jouer au bon samaritain, en imposant aux dirigeants son service militaire.

Au Sahel, les populations ont compris ce stratagème français. C’est pourquoi, ces derniers temps, des manifestations pour réclamer le départ des forces françaises ont eu lieu dans presque tous les pays du Sahel. Voir aujourd’hui la France convoquer les  présidents du G5-Sahel,  pour un souci de clarification, est plus que surprenant, car cette convocation n’a rien de cohérent. De toute évidence, la France veut tout simplement mettre la pression sur des chefs d’Etat du G5 Sahel pour conforter sa position. Allons-nous donc assister à un sommet de compromission ?

Depuis son annonce, la rencontre de PAU a installé un climat de méfiance entre une bonne partie des populations des pays du G5 sahel et leurs gouvernants. Et déjà, l’on assiste aux prémices d’un accord de compromission.

Par Jean Joseph Konaté