La carte nationale d’identité est un document délivré par l’autorité publique à toute personne faisant la demande et dont les mentions permettent d’établir l’identité de son titulaire en cas de vérification d’identité par la police ou tout autre besoin d’identification.

carte identiteL’obtention de ce document, tant indispensable dans la vie des citoyens, est devenue depuis quelques semaines un véritable parcours de combattant. Disons tout simplement que le pays est confronté à une pénurie de cartes d’identité et dont les conséquences ont engendré d’autres pratiques malsaines. Face à cette énième faillite de l’Etat malien, une seule question mérite d’être posée : où est passé l’Etat malien et qu’est ce qui se cache derrière cette affaire ?
Auparavant, et à défaut d’avoir un parent ou un peu d’argent à mettre en jeu,  le processus d’obtention de la carte d’identité était sans ambigüité relative. Il fallait tout simplement se rendre vers 3 ou 4 heures du matin au commissariat afin d’être dans le quota maximum fixé par les autorités (lequel variait entre 20 et 40 selon les quartiers). Avec cette logique, d’aucuns faisaient plus d’un mois avant de mettre la main sur leur carte d’identité tant le processus de délivrance était serré. À l’heure actuelle, la situation est plus dramatique car la carte nationale d’identité a disparu de la circulation. Les commissariats déclarent être en pénurie. Qu’à cela ne tienne, d’autres personnes arrivent à se ravitailler, d’où la nécessité de remettre en cause et la bonne foi des agents de police et la responsabilité de l’Etat. Si le retrait de la carte d’identité, en principe, est conditionné au paiement de la somme de 1000 Francs et un timbre de 500 francs ; les règles du jeu ont changé en la faveur de la situation qui prévaut. Le prix varierait désormais, selon plusieurs sources concordantes, entre 5000 et 15 000 francs. Autrement dit, la situation profite pas mal à certains agents de police et associés. Et toute cette débandade, s’effectue au vu et au su du gouvernement. Qu’est ce qui se cache derrière cette affaire ? Est-ce un énième scandale financier ou une stratégie politique dans la perspective des prochaines élections ? Qu’en est-il de la responsabilité du fournisseur et de l’Etat ? Jusqu’à continuera cette situation ? Et pour terminer, où sont passées les associations de protection des droits de l’homme et celles des consommateurs face à cette situation d’inégalité et d’injustice dans laquelle le pauvre n’a plus droit à une carte d’identité ? Toutes ces questions pour dire que les populations ont besoin d’être éclaircies sur cette affaire. Au delà, cette expérience ne pose-t-elle pas la problématique de reformer la structuration même de notre carte d’identité en termes de production, d’élaboration, d’organisation, de validité ou même de prix ? L’on pourrait s’inspirer de certains pays de la sous région où la durée de validité varie entre 10 ans (le Burkina Faso) et plus (cas de la Côte d’Ivoire). En attendant, il revient aux populations d’en pâtir tandis que certains agents de police en profitent et tout cela sous l’œil complice d’un gouvernement toujours à la quête de ses repères !
Seydou Karamoko KONÉ