Dans une correspondance adressée, hier jeudi 2 novembre, au ministre de la Justice garde des Sceaux et dont nous avons pu nous procurer une copie, les 11 militaires et paramilitaires inculpés et détenus au Camp I de la Gendarmerie dans l’affaire des Bérets rouges disparus ont exprimé leur volonté d’entamer une grève de la faim de sept jours à partir du lundi 6 novembre.

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Selon la correspondance, cette grève vise à dénoncer la violation flagrante de la légalité par les autorités judiciaires suite au dépassement du délai de détention provisoire.

Et de rappeler que l’article 135 du Code de procédure pénale (Cpp) stipule : “En matière criminelle, la durée du mandat de dépôt ne peut excéder un an. Toutefois, si le maintien en détention provisoire parait nécessaire, le juge d’instruction doit renouveler cette détention par une ordonnance spécialement motivée dans les huit jours ouvrables précédant l’expiration du délai ci-dessus spécifié”. Et de poursuivre que l’aliéna 2 du même article dispose que : “La prolongation de la détention provisoire peut intervenir chaque année. Cependant, en aucun cas, la détention provisoire de l’inculpé en matière criminelle ne peut excéder 3 ans”.

Les coaccusés de Sanogo dans l’affaire des Bérets rouges estiment dans la correspondance qu’ils sont en état de détention provisoire au Camp I de la gendarmerie depuis plus de quatre ans, en violation flagrante de cette disposition du Cpp.

Aussi, ils dénoncent les décisions et allégations fallacieuses de certaines autorités judiciaires. “L’arrêt de la Cour d’assises à Sikasso qui a renvoyé notre procès à la 1ère session de la Cour d’assises de 2017 n’a pas été respecté. Le Procureur général, lors de l’ouverture de cette 1ère session de 2017 de Bamako, a affirmé que les résultats d’expertise seront disponibles avant fin octobre 2017. Aussi, récemment, le Garde des Sceaux lors d’une conférence de presse, a confirmé la déclaration du Procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako”, précise la correspondance.

De leur lecture, les résultats de l’expertise n’étant pas toujours disponibles, la tenue du procès courant 2017 est juridiquement impossible. “Par solidarité aux actions de mécontentement entamées depuis le début du mois par le collectif des épouses, parents et sympathisants des personnes poursuivies dans ce dossier pour demander la tenue d’un vrai procès ou notre mise en liberté, nous allons volontairement cesser de nous alimenter pendant sept jours du lundi 6 novembre au dimanche 12 novembre avec possibilité de renouveler ultérieurement”, conclut la correspondance.

Il convient de noter que trois autres militaires poursuivis pour d’autres faits et détenus au Camp I de la gendarmerie dans les mêmes conditions comptent accompagner les 11 coaccusés de Sanogo dans l’affaire des Bérets rouges.

Boubacar PAÏTAO  

La liste des personnes mises à cause dans l’affaire des bérets rouges disparus

Les inculpés détenus dans différentes localités du pays, il s’agit du Général Amadou Haya Sanogo (Sélingué), du Général Yamoussa Camara (Markala) et du Capitaine Amadou Konaré (Manantali).

Le Colonel Blonkoro Samaké, le Capitaine Christophe Dembélé, le Lieutenant Cheickna Siby, l’élève commissaire de police Siméon Keïta, le Capitaine Issa Tangara, le Lieutenant Soïba Diarra, l’Adjudant-chef Oumaroiu Sanafo, le Lieutenant Lassana Singaré, l’Adjudant Mamoutou Koné, le Sergent Tiémoko Adama Diarra et l’Adjudant-chef Fousseyni Diarra sont tous détenus au Camp I de la gendarmerie.

S’agissant du Général Ibrahim Dahirou Dembélé, du Commandant Mohamed Issa Ouédraogo et du Capitaine Ibrahim Boua Koné, ils sont tous placés sous contrôle judiciaire.

Aujourd’hui-Mali