Le récent massacre de Ouatagouna suivi de l’embuscade contre un convoi militaire dans le secteur de Boni  ont une nouvelle fois soulevé le sous-équipement et la question de l’incapacité de l’armée à anticiper les attaques djihadistes.

Les Forces armées maliennes ont vocation première de garantir la sécurité, la souveraineté et l’intégrité du territoire national. Une mission qu’elles peinent à remplir en raison du regain d’activisme des groupes HYPERLINK “https://www.dw.com/fr/des-interrogations-au-burkina-après-lattaque-de-solhan/a-57798830″djihadistes. Au sous-équipement, à la fois en matière de flotte aérienne et d’équipement de combat nocturne, se greffe la faiblesse du renseignement militaire, des insuffisances qui ne sont pas propres au Mali, mais constatées au Burkina et au Niger. Ces armées n’ont pas de capacité de riposte suffisante. Lorsque les premières unités sont au combat contre les terroristes, on voit que ces derniers prennent l’ascendance et il n’y a pas d’appui aérien suffisamment développée qui vienne porter assistance. 

Et ce n’est pas tout. Au-delà du manque d’équipement et de capacités de renseignement, loisible de pointer du doigt de gros problèmes d’organisation au niveau de la chaîne opérationnelle.

Les Forces armées maliennes ont bénéficié de diverses formations pour faire face à la  guerre asymétrique. Toutefois, on l’a plusieurs fois remarqué, lorsque l’ennemi est bien organisé en petits groupes très mobiles, quelle que soit la force des troupes loyalistes, il est toujours très difficile de traiter ce genre d’ennemi.

Sanctuaire très prisé

A l’opposé du Burkina Faso et de l’Algérie alors submergée par la vague terroriste, le Mali s’est gardé de recourir aux volontaires en vue de soutenir les forces de sécurité et de défense dans leurs efforts. Les volontaires ont l’avantage de mieux connaitre le terrain, de récolter des informations fiables sur le mouvement d’étranges étrangers dans les villages. Les milices d’auto- défense sont présentes sur le terrain, mais sont souvent accusées d’abus.

La zone des trois frontières est devenue un sanctuaire très prisé par l’Etat islamique au grand Sahara. En milieu de semaine dernière, un convoi des Forces armées est tombé dans une embuscade. “Un convoi quittant Douentza pour Boni a été la cible d’une embuscade, le jeudi 19 août 2012 aux environs de 12h45, après l’explosion d’une fourgonnette piégée abandonnée sur la RN6 (route nationale n°6) aux environs de Boni, faisant 11 morts et 10 blessés côté loyalistes, selon un bilan officiel communiqué par la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée.

La perte des camarades d’arme a mis les nerfs à rude épreuve. Des soldats ont crié leur indignation à la hiérarchie dépêchée sur place. Plus de peur que de mal. Les échanges durs n’ont pas tourné à des affrontements.

En riposte aux attaques, l’avion a mené des frappes contre les positions ennemies dans la zone et visé les repères terroristes identifiés dans les régions de Nara et Koutiala. Aucun bilan de ces opérations n’est pour l’instant disponible.

La Commission nationale des droits de l’homme du Mali (CNDH) a exprimé vendredi dans un communiqué sa “très vive préoccupation” face à la recrudescence des attaques contre les Forces de défense et de sécurité (FDS) maliennes. Par ailleurs, elle a condamné “avec fermeté” les violations des droits de l’homme à l’encontre des FDS maliennes, suite à cette attaque et lancé un appel pressant aux forces partenaires à “soutenir efficacement” les Forces armées maliennes (FAMa) pour lutter contre le terrorisme dans le “strict respect” du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Fani

Source: L’Informateur