Le Comité de Suivi de l’Accord pour la paix et réconciliation (CSA) a tenu ce lundi 16 novembre 2020 sa 41e session au siège de la MINUSMA à Bamako, sous la présidence du chef du gouvernement, Moctar Ouane, en présence de l’Ambassadeur d’Algérie au Mali, Boualem Chebihi, président du CSA ; du chef de la MINUSMA ; du commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine ; des représentants de la Médiation internationale ; des mouvements signataires, ainsi que des membres du gouvernement.

Après cinq mois d’interruption, le CSA a repris ses activités, ce lundi 16 novembre 2020, à Bamako.Une session particulière et importante qui a été marquée par la présence, autour de la table, de toutes les parties, toutes les  sensibilités confondues, y compris les femmes qui font leur entrée audit Comité à travers neuf (9) représentantes.

Au cours de cette session, la partie gouvernementale a présenté une communication sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des actions ayant fait objet de recommandations lors de la session précédente, notamment les questions liées aux différents volets de l’Accord (politique, institutionnel, défense et sécurité, développement économique et enfin la réconciliation, justice et les questions humanitaires).

Il convient de noter également qu’en prélude à cette rencontre, les quatre sous-comités thématiques qui font partie des mécanismes de l’Accord se sont réunis à partir du jeudi 12 novembre 2020 pour évaluer l’état de mise en œuvre des recommandations endossées lors de leurs réunions respectives précédentes. Leurs conclusions ont été ensuite soumises à la session du CSA du lundi 16 novembre pour appréciation.

À l’ouverture des travaux, le Premier ministre, Moctar Ouane, a indiqué que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger (APR) a enregistré quelques lenteurs dans sa mise en œuvre et révélé l’insuffisance de dividendes concrets pour les populations, sur fond de dégradation de la situation sécuritaire. « Le moment est sans doute venu d’insuffler un nouvel élan au processus de paix »,a-t-il souligné. En tout cas, depuis la mise en place de ses organes, la Transition, a-t-il fait savoir, a exprimé son attachement indéfectible à ce processus.

Toutefois, le Premier ministre a rappelé que la mise en œuvre intelligente et diligente de l’APR, qui en constitue un des piliers, figure en bonne place de la Feuille de route de la Transition adoptée à l’issue des concertations nationales des 10, 11 et 12 septembre 2020 et elle demeurera une priorité pendant la Transition. Il a aussi insisté sur l’importance d’inclure tous les segments de la nation malienne à la mise en œuvre de l’Accord pour un processus véritablement inclusif, apaisé et plus efficace.

Le chef du Gouvernement a invité les acteurs à réfléchir prioritairement sur les quatre points suivants dont la mise en œuvre devrait nous permettre de réaliser des avancées qualitatives.

En premier lieu, il y a la question de la redynamisation du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Le gouvernement y accordera toute l’importance nécessaire pour sa réalisation, car l’ineffectivité du DDR maintient notre pays dans une spirale de violence dangereuse pour la cohésion sociale et la réconciliation. Pour ce faire, il a invité toutes les parties signataires à un engagement patriotique pour permettre au processus d’atteindre un tournant décisif.

Le deuxième point porte sur l’accélération des réformes politiques et institutionnelles. À cet égard, Moctar Ouane a rappelé que la Feuille de route de la Transition consacre un axe entier à la prise en compte des réformes politiques et institutionnelles à travers, notamment le parachèvement du processus de réorganisation territoriale, l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle constitution, ainsi que la poursuite du chantier de la régionalisation.

Troisièmement, c’est le soutien aux actions de développement. Sur cette question, le Premier ministre a mis un accent particulier sur la situation des écoles qui est particulièrement préoccupante. De son propos, il ressort qu’environ 25% des établissements scolaires sont fermés et plus de 115 000 enfants affectés. Concernant l’opérationnalisation du Fonds de développement durable (FDD), il a indiqué que le secrétariat technique dudit Fonds a reçu et examiné, du 8 juin au 3 juillet 2020, 78 propositions de projets émanant des collectivités territoriales et des ministères. Moctar Ouane s’est aussi réjoui de l’annonce faite par le Commissaire Paix et Sécurité de l’Union africaine, de la création, sous l’égide de l’UA, d’un groupe de soutien à la Transition au Mali incluant des partenaires bi et multilatéraux de notre pays. « Nous attendons avec intérêt de travailler utilement avec ce groupe », dit-il.

Enfin, le quatrièmement point concerne la relance du chantier de la réconciliation nationale. Il s’agit de travailler, à la fois, sur les questions de justice transitionnelle et la création des conditions favorisant le retour des déplacés et des réfugiés. « La stabilité de notre pays sera tributaire des avancées que nous aurons accomplies en matière de réconciliation »,a-t-il reconnu.

Avant de terminer, il a rendu un vibrant hommage aux Forces de défense et de sécurité ainsi qu’aux forces partenaires pour leur dévouement et leur esprit de sacrifice.

Abdoulaye OUATTARA

Source: Ziré