L’Aéroport International Modibo Kéita Bamako Sénou est un poumon économique de la capitale du Mali. Son non fonctionnement à cause d’actes Djihadistes ou terroristes peut affecter sérieusement le pays tant sur le plan économique et sécuritaire. Veiller sur lui comme de l’huile sur le feu est une des priorités majeures des autorités à travers l’Armée de l’Air, l’Anac (Agence nationale de l’avion civile) et la Gendarmerie. Pour tester les mécanismes de coordination, de communication et de réaction du personnel exploitant du Cessna -206 et tous les autres acteurs impliqués du programme Cessna-206 afin de mieux les préparer à une situation réelle de crise, une formation de trois jours vient d’être faite par la Base aérienne 101 de Senou de l’Armée de l’Air, en collaboration avec l’Anac et la Gendarmerie.

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La formation a été sanctionnée par une simulation, le 10 novembre 2017, à la Base aérienne 101 de Sénou. C’était en présence du chef d’Etat Major de l’Armée de l’Air, le colonel Major, Souleymane Bamba, le colonel d’Avion Ismaël Wagué, directeur de la Base Aérienne 101 de Sénou, les représentants de l’Anac dont Mamadou  Syllamakan Diop, chef de service sûreté et facilitation et point focal du programme Cessna 206.

Le scenario. Lors d’une patrouille de routine, les éléments de la Base Aérienne 101 ont reçu des informations faisant état de la présence d’éléments suspects rodant dans les environs immédiats de l’aéroport de Bamako. Un vol de surveillance est effectué par le Cessna-206 et un véhicule suspect semblant être doté d’un système Manpads est identifié vers Gatam. Le chef de mission à bord de l’avion (commandant Adama Dembélé) informe les contrôleurs aériens de la base 101 et de la compagnie de transport aérien (Cta)de la nécessité de diriger les avions à l’arrivée vers de zones sûres et de sursoir à tout décollage avant clarification de la situation tout en évitant de créer une situation de panique au niveau de l’aéroport. Le système est donc mis en branle afin d’apporter des réponses appropriées aux problèmes posés. Le Cessna-206 passa à la patrouille Tétras (avion léger de reconnaissance) de guider les troupes terrestres sur le véhicule suspect qui se dirige vers le côté Sud de l’aéroport. Le chef de la mission terrestre conclu que la présence de la première équipe suspecte vers Gatam était une diversion. Ensuite, les renseignements ont fait état de la pression d’une base arrière des terroristes dans un autre secteur compte tenu de la présence inhabituelle de certaines personnes en ces lieux. Information consolidée par la direction de fuite des terroristes du secteur de Gatam. La force d’intervention se dirigea alors vers le côté de Dekat afin de neutraliser les terroristes. Ce qui fut fait par les forces de Cessna-206, avant ensuite de remettre les cinq terroristes aux gendarmes.

L’objectif recherché de cette session de formation, selon le colonel Lassina Togola, coordinateur de l’exercice, était de tester les mécanismes de coordination, de communication et de réaction de personnel du Cessan-206 et tous les autres acteurs impliqués afin de mieux les préparer à une situation réelle de crise. La situation générale à prendre en compte est la réalité du moment, dit-il. «Il n’y a pas de tensions notamment à l’aéroport de Bamako. Mais les évènements meurtriers récents sur l’ensemble de notre pays nous impose une fois de plus à redoubler de vigilance et de renforcer nos dispositifs existants et dans la mesure du possible de les tester pour être sûr au moment venu de disposer du moyen adéquat pour répondre à la menace», déclare le colonel Togola. En somme, cette session est une façon pour nous, dit-il, de répondre aux inquiétudes du moment et aussi une opportunité de réveiller les consciences des acteurs pour qu’ils comprennent que cette guerre nécessite de l’entrainement et de l’assiduité en permanence. La situation sécuritaire actuelle de notre pays, indique le colonel Lassina Togola, est telle que des actes terroristes contre certains avions de certaines compagnies aériennes et même des installations aéroportuaires ne doivent faire l’objet d’aucune exclusion d’office. A cet effet, souligne-il, à la suite d’analyse faite par les services nationaux et internationaux de renseignements, il a été demandé de redoubler de vigilance et de renforcer les mesures de sécurité des points et des installations sensibles. «Nous saluons la coopération civilomilitaire dans ce programme cessna 206 qui est né suite à un don d’avion de reconnaissance de l’Union européenne à l’aéroport de Bamako et ses environs qui fonctionne à merveille entre nous pour la protection de l’aéroport de International de Bamako», s’est réjouit Mamadou Syllamakan Diop.

Hadama B. Fofana

Source: Le Républicain