Visiblement, les Chefs d’Etat du G5 Sahel ont posé leurs conditions leur permettant de prendre part au Sommet de Pau d’aujourd’hui 13 janvier 2020. Mais, tout porte à croire qu’ils sont loin de jouer carte sur table devant Emmanuel Macron.

Tous les Chefs d’Etat du G5  Sahel ont déjà confirmé leur participation au Sommet de Pau en France, d’aujourd’hui, et promettent de dire au Président français qui les a convoqués leurs quatre positions sur la présence des Forces françaises au Sahel dans la lutte contre le terrorisme.  « J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale. Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions», veut savoir Emmanuel Macron à la suite du sentiment antifrançais dans la région.

Un langage péremptoire qui a suscité des remous dans les capitales de ces cinq pays du Sahel, qui dénoncent le néocolonialisme français et un manque de respect envers les Chefs d’Etat africains. Très irrité, le président  Roch Marc Christian Kaboré  du Burkina n’a pas tardé répliquer: « Le partenariat doit être respectueux des uns et des autres et je crois que cela est très important, a-t-il affirmé. J’estime que le ton et les termes utilisés avant l’invitation posent des problèmes parce que ça, c’est le contenu des débats qu’on doit avoir ensemble. »

Bamako n’est pas du reste. IBK a posé ses conditions de participation audit Sommet, celles de discuter carte sur table, sans sujet tabou. Ce que Paris n’a pas refusé. « Je vais à Pau et je parlerai au nom du Mali sans complexe aucune mais n’attendez pas de moi une position démagogue motivé par des calculs politiciens», rassure le Chef de l’Etat IBK lors de la présentation à lui de vœux traditionnelle aux forces vive de la nation.

Entre temps, Koro et Bandiagara dans la région de Mopti ont manifesté pour réclamer le départ de Barkhane et de la MINUSMA.  Le vendredi 10 janvier dernier des centaines de Maliens ont manifesté pour la même cause. Irrité, le Président malien n’a pas tardé à répliquer: ‘’Ceux qui demandent le départ des forces étrangères sont les ennemis des FAMA’’.

Temps forts

Selon nos confrère de la radio France internationale, « la journée de ce 13 janvier va se dérouler en trois temps. Première étape : une cérémonie d’hommage en début d’après-midi aux sept soldats du 5e régiment d’hélicoptères de combat (RHC) de Pau tués le 25 novembre au Mali dans un accident d’hélicoptères. Geste fort : les six chefs d’État, rassemblés sur la base du régiment, déposeront ensemble une gerbe en mémoire de ces militaires disparus.

Le véritable temps fort de la journée, le sommet en lui-même aura lieu dans la foulée, à partir de 16h30. Les six présidents s’entretiendront d’abord à huis clos avant que la réunion ne soit élargie aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense, aux chefs d’État-major des armées et aux chefs des services de renseignement des différents pays.

La rencontre se clôturera en début de soirée par une conférence de presse commune. À l’issue, les présidents français et sahéliens participeront à un dîner de travail en compagnie d’Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations unies, de Charles Michel, le président du Conseil européen, de Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, de Moussa Faki, le président de la commission de l’Union africaine et de Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie ».

Tous les regards sont tournés vers ce sommet de Pau, déterminant dans la redistribution des cartes.

CYRIL

Source: Icimali